samedi 27 janvier 2018

Baz Warne : "Oui nous prendrons des risques !"

En ce début d'année 2018, un entretien exclusif de Baz Warne (fraîchement rasé) pour Stranglers-France
Avant leur tournée australo-néo-zélandaise, nous avons réussi à choper Baz, en pleine répétition, pour lui poser quelques questions. Nouvel album, nouvelle tournée, nouveau batteur, ...au programme de la séance de torture questions-réponses.


Tout d’abord nous te remercions d’avoir accepté de répondre à cette interview. Nous tenions à débuter l’année avec toi. C’est aussi une manière pour nous de te signifier que nous sommes particulièrement attachés à tout ce que tu fais, portes ou représentes au sein du groupe. Tu as été à nos yeux l’homme du renouveau et du grand retour des Stranglers. Et pour cela encore un grand merci !


Qu’as-tu pensé de la dernière tournée française ? As-tu vu des différences par rapport aux tournées précédentes ?
La dernière tournée a été super ! Nous avons passé du bon temps comme d’habitude ! Il y avait beaucoup de monde mais le public était très respectueux et nous avons tous beaucoup apprécié !

Une nouvelle tournée britannique est prévue pour mars prochain. Comme chaque année au mois de mars, dans presque les mêmes villes, voire dans quasiment les même salles, vous retrouvez votre public. C’est devenu un rituel qui attire toujours plus de foule. Les britanniques ne se lassent jamais de vous ?
Oui, nous jouons dans les mêmes villes et non, je ne pense pas que les Britanniques se lassent déjà de nous ! Je pense que si c’était le cas, ils n’achèteraient pas des billets pour les concerts… le fait qu’ils continuent à venir nous voir nous surprend parfois mais ils ne semblent jamais s’en lasser et nous non plus ! Le jour où les gens arrêteront d’acheter des billets, nous nous arrêterons aussi !

Faute d’avoir un nouvel album à proposer en mars prochain, allez-vous vous orienter vers une set list plutôt de type best of ou pensez-vous innover avec des morceaux anciens ou nouveaux rarement joués ? De façon plus générale existe encore une possible prise de risque après plus de 40 ans de carrière ?
Oui nous prendrons des risques ! Il y aura de vieilles chansons, du matériel rarement joué et peut-être même de la nouveauté… nous ne sommes pas là pour la nostalgie. Nous avons toujours quelque chose à dire. Ça m’embête que les gens ne veuillent parfois entendre que les vieilles chansons. Nous avons écrit des trucs fantastiques récemment… Norfolk Coast, Suite 16 et Giants étaient tous des grands albums.

Pour chaque tournée, vous proposez une nouvelle mise en scène. Vous prenez soin, peut-être plus qu’avant, de créer à chaque fois une nouvelle une ambiance visuelle. Qui décide de ces choix de décoration scénique ? Es tu impliqué ou même simplement intéressé par cette dimension artistique ?
Nous nous y intéressons évidemment ! Il y a des gens qui écoutent ce que nous voulons et essaient, à partir de là, différentes approches en fonction des thèmes que nous leur donnons. Nous gardons un œil sur ce qu’ils font et les informons s’il y a quelque chose que nous aimons. Cette année sera très différente de l’année précédente !

Aimerais-tu ponctuellement faire venir sur scène d’autres musiciens avec vous ? Un saxo, un percussionniste ou même des choristes le temps d’un titre ou deux ? Même si les Stranglers performent avant tout dans le format quatuor, n’as-tu pas envie parfois de modifier un peu votre offre musicale (je ne parle pas des show acoustiques) ?
Non, nous ne voyons pas l’intérêt d’avoir d’autres musiciens avec nous sur scène, ces temps-ci… nous pouvons tout faire nous-mêmes ! Si nous avions besoin de musiciens additionnels en studio pour un enregistrement, alors nous les utiliserions, bien entendu mais les concerts, c’est différent, nous proposons une interprétation, une version « live ». Si nous utilisons un percussionniste dans les concerts acoustiques, c’est parce que ça apporte une dimension supplémentaire.

Vous avez joué l’intégralité de Black and White en 2016, serais-tu intéressé pour tenter à nouveau de jouer l’intégralité d’un album ? As-tu un faible pour un album qui pourrait se prêter à ce genre d’exercice ?
Je ne sais pas si nous recommencerons… tu dois te souvenir que la plupart des gens qui viennent nous voir en concert ne sont pas des spécialistes, pas des fans… ils viennent écouter de la musique qu’ils aiment, c’est sûr, mais ils n’ont pas particulièrement envie d’entendre de longs morceaux obscurs dont ils ne savent rien. Certains d’entre eux, peut-être, mais ils viennent principalement pour la sensation de voir un grand groupe de scène. La tournée Black & White a marché dans un sens mais beaucoup de gens ne l’ont pas comprise parce qu’ils ne possèdent pas l’album, tu vois.

Vous jouez peu de morceaux de la période CBS (de Feline à Ten) : il y a une raison particulière à cela ?
C’est vrai. Ce sont des albums qui n’ont pas été particulièrement populaires… c’est aussi simple que cela. Nous sommes un groupe avec un son assez dur ces derniers temps alors que le groupe de l’époque avait un son beaucoup plus léger et pop. Personnellement, ces albums ne m’excitent pas particulièrement… ils sont plutôt ordinaires.

Comment se passe l’intégration de Jim ? Qu’est-ce qu’il apporte au groupe selon toi ? Est-il réellement devenu un membre à part entière ?
L’intégration de Jim ! J’aime bien ! Ça sonne comme un vieux film porno ha ha ha ! Jim fait vraiment partie du groupe ces temps ci… ça fait pas mal d’années qu’il joue avec nous maintenant et il a fait plus de 250 concerts avec le groupe. Je pense qu’il mérite d’être dans le groupe, n’est-ce pas ? Il contribue de plus en plus avec le temps qui passe et nous ne pourrions imaginer jouer sans lui maintenant… il est un Strangler !

Je suppose que tu as gardé des contacts avec Jet. Est-ce que vous vous voyez ou téléphonez régulièrement ? Donne-t-il son avis sur les projets du groupe ?
Oui j’ai parlé à Jet juste la semaine dernière… il va bien ! Il donne son opinion et s’intéresse à ce que nous faisons bien sûr mais je pense que ces jours-ci, il apprécie sa retraite… nous le respectons tous et écoutons ce qu’il a à dire mais il nous laisse nous débrouiller maintenant.

De ton côté, as-tu encore le temps et l’envie de projet solo ? Ou de jouer avec d’autres musiciens ?
En ce moment, je n’ai pas le temps pour autre chose, non, mais j’ai beaucoup d’idées pour des morceaux pour moi. J’ai écrit beaucoup de titres pour les Stranglers depuis le début mais j’ai aussi écrit des trucs qui ne conviennent pas et ne marcheraient pas pour le groupe. J’ai essayé de garder du temps pour travailler sur du matériel solo mais il y a toujours quelque chose qui se pointe avec le groupe et je dois arrêter. Un jour prochain peut-être !


Nous savons que tu es en train d’écrire un nouvel album avec JJ. Peux-tu nous dire quels seront les thèmes des chansons ? Est-ce qu’il y a des choses qui t’inspirent dans l’actualité ou dans ta vie personnelle en ce moment et lesquelles ?
Non je ne peux pas vous dire grand-chose parce que nous en sommes à la moitié et que ça gâcherait la surprise ! Mais ne vous inquiétez, nous avons toujours des choses à dire !

Que penses tu du financement collaboratif pour l’enregistrement d’un nouveau disque ? Es tu intéressé par le financement direct des fans avec, pour ces derniers, un suivi en temps réel de l’enregistrement du disque ?
C’est une très bonne question ! Nous avons résisté à l’idée du financement participatif dans le passé parce que ça nous paraissait une insulte de demander aux fans de l’argent pour enregistrer les chansons… ça ne me paraissait pas juste. Mais le business de la musique a changé. Il n’y a plus de maisons de disques compréhensives de nos jours, de labels qui vous laissent grandir et respirer et expérimenter. Du moins pas comme autrefois, ils veulent tous un retour rapide sur leur investissement. Le monde musical est quasiment géré par des juristes de nos jours. Et en accord avec ça, il n’y a plus de contrats ou d’arrangements qui obligent les groupes à produire du nouveau matériel avec une contrainte de temps. Tout a changé mais le public veut toujours des nouveautés de qualité sur une base régulière et l’argent doit venir de quelque part. Je pense que la perception que les gens ont du financement participatif a évolué, la mienne en particulier… cela semble acceptable aujourd’hui… on verra…


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Je me suis toujours demander qui s occupait des effets visuels voilà la réponse et ouais un nouvel album youpi !!!! Féline

Anonyme a dit…

Un mec bien qui, par son arrivée au début des années 2000 ,a redonné l'énergie au groupe.Seul point de désaccord avec lui les années CBS...Féline est ,pour moi ,tout sauf un album ordinaire..un album majeur.

Dr Maison a dit…

Merci!