jeudi 9 décembre 2021

Le 6 décembre: Bordeaux, Le Krakatoa

 EUROPEAN TOUR WINTER 2021 : les Meninblack prennent la plume et disent tout. Ambiance, set-list, anecdotes,... Et c'est sur Stranglers-France.

Lundi 6 décembre 2021 - Le Krakatoa à Bordeaux


Je dois dire que j’abordais ce concert avec un peu de nostalgie à la pensée que je n’y reverrais pas Dave. Son remplaçant Toby s’en tire honorablement, ce n’est pas la question, mais la présence souriante et bon enfant de Dave levant son verre de bière pour saluer les spectateurs me manque et me manquera toujours. Et puis les premières mesures de l’infernal trio de tête « Toiler » / « Grip » et l’étonnant « I’ve Been Wild » ont chassé la nostalgie en un clin d’œil. 

Et le Krakatoa entra en… non je l’ai déjà faite en 2017, celle-là, je ne vais pas la refaire ici. Surtout que le public bordelais –moqué par JJ qui fait remarquer que les Toulousains du concert de la veille étaient moins nombreux à être masqués- a mis un peu de temps à se réchauffer. Les accords chaloupés de « Nice’n’Sleazy » font danser quelques spectateurs-trices mais pour ma part, j’attends surtout d’entendre les nouveaux titres sur scène. « This Song » est la première à débarquer dans le set ; autant c’est loin d’être ma préférée sur disque, autant sur scène elle passe haut la main. Coincée entre les standards « Sleazy » et « Something Better Change », la concurrence est pourtant rude. 

Le quart d’heure de tendresse débarque ensuite avec « Always the Sun » / « Golden Brown » et l’enchaînement, trop rarement joué à mon goût, « Midnight Summer Dream » / « European Female ». On est au septième ciel, on en redescend un peu avec « La Folie », titre –oserais-je l’avouer- qui me faisait froid dans le dos à l’époque de sa sortie. Bon, j’ai grandi, l’histoire du Japonais cannibale ne m’effraie plus et je me délecte des arpèges suraigus de guitare qui donnent toute son étrangeté à la chanson.

Et là, et là, survient le premier grand moment du concert : « White Stallion » et ses airs d’opéra grandiose, un titre trop grand, trop spacieux pour les murs étroits d’une salle de concert. JJ l’a voulue chanson de stade et chanson de stade, elle est. A partir de là, le public bordelais décolle et moi je danse comme une folle (à mon âge !). Ce ne sont pas les deux grands classiques de concert que sont « Walk on By » et « Relentless » qui vont nous faire redescendre. « Peaches » vient presque calmer l’ambiance avant que l’enchaînement frénétique de « Freedom is Insane » / « Nuclear Device » / « Duchess » / « Hanging around » n’en remette une couche. Ça va à cent à l’heure et qui est vieux dans cette salle ? Ben justement, il faut que ce soit JJ qui nous rappelle avec « The Lines » que le temps passe et que tout le monde vieillit « disgrâcieusement » (dit-il). Il est touchant, assis sur un coin de l’estrade de Jim, avec sa guitare sèche, pendant que Baz psalmodie le texte à l’avant de la scène. Un changement de guitare plus tard et le twang twang de « Last Men on the Moon » retentit. Là encore, un magnifique titre du dernier album qui s’achève sur un instrumental magique, planant, pendant lequel les deux hommes de devant prennent discrètement la tangente, laissant les claviers achever leur travail. 

Revenu sur scène, JJ énonce qu’avant de devenir le meilleur groupe du monde, les Stranglers étaient un groupe de rock’n roll et un tonitruant « Go Buddy Go » vient secouer ma nostalgie revenue. Sur la fin de « Tank », JJ et Jim, en mode espiègle, se livrent à un duel… de bruit, à celui qui en fera le plus en tapant sur son instrument. Leur complicité fait plaisir à voir. 

Le concert s’achève avec le traditionnel « No More Heroes », moment attendu à chaque concert même s’il en annonce souvent la fin, même si j’ai entendu la chanson cent fois. Le groupe vient saluer bras dessus bras dessous, à l’avant de la scène. Il est temps de leur dire au revoir pour cette fois. Les reverrai-je dans les années à venir ? Je ne sais pas mais à ce moment très précis, je réalise qu’il peut aussi y avoir des au revoir heureux.

Trois petits regrets : ne pas avoir entendu « Breathe », ma préférée sur le dernier album, la voix de JJ, un peu cassée (coup de froid ? problème de retour ?) et le mixage qui désavantageait par moments la basse et les claviers.

Cette chronique est dédiée à Marie : on s’est bien amusées pendant le concert !

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Par Cécile

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellente review! Moi aussi j'aurais bien aimé breathe et down aussi en anglais...