mardi 7 décembre 2021

3 décembre: Montpellier, Rockstore

 EUROPEAN TOUR WINTER 2021 : les Meninblack prennent la plume et disent tout. Ambiance, set-list, anecdotes,... Et c'est sur Stranglers-France.

Vendredi 3 Décembre 2021 - Rockstore à Montpellier 


3 décembre 2021, énième passage pour les Stranglers dans ce Rockstore qui fête ses 35 ans, j'ai assisté à chacun d'entre eux depuis octobre 1995 (tournée about time). 1995 à 2021, 2 décennies et demi, le temps de voir le groupe se délester de certains de ses membres et adopter les nouveaux. La Cadillac suspendue au-dessus de l'entrée principale du Rockstore depuis 35 ans est une vraie star, elle est l'emblème de cette salle mythique en plein cœur de Montpellier, combien d'icônes du Rock elle a vu défiler sous ses roues arrière ? Lemmy, Jeff Buckley, Tom York, Lux Interior, Robert Smith, la liste est si longue, si prestigieuse. Et bien j'ai demandé à la Cadillac de me sortir le dossier Stranglers, c'est un dossier bien épais où la prime d'assiduité est décernée à JJ Burnel pour sa légendaire fidélité envers lui-même, son gang et son public. Depuis 1995, Burnel n'a jamais manqué de saluer madame la Cadillac à chacun de ses passages en levant la tête et stoppant sa course 2 secondes pour mieux la contempler, il m'est arrivé de voir la scène personnellement lorsque j'étais plus jeune et courageux pour trainer les après-midis devant la salle de concert en quête de marchander le droit d'assister aux fameux soundcheck.. Madame Cadillac ne compte pas que de bons élèves parmi les Stranglers, contemplatrice des forfaits de John Ellis puis Paul Robert elle voit cependant la jeune recrue Baz accomplir la promesse de servir les Stranglers dignement.  Jet Black jetant l'éponge, Ian Barnard est passé une fois sous la Cadillac, à présent Jim relève le défi avec brio, doté du même ADN rythmique que Jet ainsi que de sa bonhommie, c'est le batteur des Stranglers, légitime. Le rockstore,18 mois d'inactivité, pandémie, triste nouvelle pour cette Cadillac, désormais elle ne sera plus honorée des visites de Dave Greenfield, 2012 aura été son dernier passage. 

3 décembre 2021, Le pavillon Stranglers flotte devant le Rockstore, j'ai ma place depuis janvier 2021, septique comme jamais à l'idée de retrouver ce line up inédit du groupe, je n'ai pas assisté à un concert depuis si longtemps, finalement quel intérêt au fait de retrouver une salle de concert masquée, conditionnée aux gestes barrières, l'insouciance d'antan n'est plus. Puis, l'absence de Dave ne serait-elle pas la catapulte expéditive du groupe vers une époque révolue ? 

J'arrive devant la salle, il est 18h30, il y a déjà 50 personnes qui forment une queue de 20 mètres, 19h00 sera l'ouverture des portes, ça me laisse un peu de temps pour reprendre mes esprits, chasser les doutes négatifs, je songe à la chance que nous avons enfin, retrouver cette sensation indescriptible lorsque la salle plonge dans le noir le public,  laisse entrer les artistes. Le rockstore affiche complet ce soir, quelle aubaine pour Brother Junior, combo marseillais pour le lever de rideau, un set bien agréable pour une première écoute, esprit pop rock de bon gout. 

Je suis au premier rang devant les retours de jean Jacques, j'observe pendant le changement de plateau que le préposé à la pose de la liste des titres à jouer est prié de ramener celle-ci en backstage, 10 minutes plus tard notre préposé de retour sur scène scotche les nouveaux feuillets. Je n'en sais pas d'avantage. 

Un calme religieux s'instaure dès les premières notes de Waltzinblack, enfin sonne le glas de mes inquiétudes lorsque je vois la détermination de Jean Jacques  attaquant "Toiler on the sea", gestuelle des grands soirs, je sens que le gars est prêt à en découdre avec les préjugés palpables dans la salle, un gars avec suffisamment de charisme pour convertir chacune et chacun à sa cause, camarades musiciens compris, les Stranglers sont de retour pour les meilleures raisons du monde, le choix de poursuivre l'aventure est le bon choix, si l'équation de 1977 était passionnante , l'équation de 2021 est électrisante, 4 musiciens brillants, 4 personnalités distinctes, une envie évidente de jouer sur scène cette musique contagieuse. Toby Hounsham se révèle être un prodigieux claviériste, si Dave avait eu l'occasion de laisser le flambeau comme Jet, il aurait choisi certainement Toby, même vibration, posture humble mais terriblement talentueuse. Bien sûr, Toby est vert dans l'enceinte Stranglers, le temps fera de lui un maestro. 

Cette chronique ne s'attardera pas sur les titres joués en détail, je me suis déjà bien trop attardé à rédiger mes états d'âmes. Je vous partage cependant que nous n'avons pas eu le privilège d'écouter Midnight summer dream, claviers capricieux privant Toby de jouer l'introduction dans de bonnes conditions, l'occasion pour Jean Jacques de se demander si  le fantôme de Dave n'était pas étranger à ces pannes de claviers. Toby déclare forfait et s'adresse directement au capitaine Burnel s'il est possible de passer au titre suivant, European female démarre alors, je sais que nous venons de rater le joyau MSD/Europan female, Burnel croise mon regard, percevant une déception à peine perceptible, il s'adresse directement à moi mais je n'entends pas ses mots, il tarde même à chanter, à la fin du titre Jean Jacques soucieux de justifier l'amputation de midnight summer dream s'adresse à nouveau à moi, il cite la ligne Maginot expliquant que même avec les meilleures intentions  du monde ils n'ont pas pu braver les problèmes techniques des claviers. La setlist est similaire à celle de Lyon me semble-t-il, les classiques, les premières heures, les tubes. Le dernier album est très présent ce soir, ça fonctionne incroyablement, White Stallion est l'éclat de la soirée, version sublimée par la magie du live, la solennité de l'esprit du titre est parfaitement restituée, les Stranglers 2021 ont toujours les ressources de nous offrir de beaux morceaux et de nous émouvoir en concert. Ils quittent la scène avec "Last men on the mon", fade out musical, Jean jacques disparait basse en bandoulière en glissant des pieds sur le sol, vous voyez ce que je veux dire ? 

Bien que non inscrite sur la setlist, "The lines" sera interprétée histoire d'aborder le rappel avec douceur, guitare sèche pour JJ, assis sur l'estrade, Baz démuni de guitare mais pas de sensibilité, seul et droit devant ce pied de micro, nous touche par tant de justesse avec les mots qu'il chante devant une salle pleine attentive, réceptive. Je réalise combien Baz est un bel artiste, cela m'a pris beaucoup de temps pour m'en apercevoir, j'étais trop sévère. 

Burnel annonce Go Buddy Go, racontant qu'avant que Stranglers ne soit le meilleur groupe du monde, ils envoyaient des standards Pub Rock dans les bars, Puis" Tank" version rouleau compresseur, déflagration sonore tout en maitrise, chacun des musiciens y mettent le compte, pas très original de terminer encore avec" No more Heroes", l'intro de basse est bâclée, JJ accroche un peu, une peccadille en fait par rapport à la prestation de la soirée du monsieur, du grand Burnel, un bassiste unique. Une mention spéciale pour l'interprétation de " La Folie", un chant, une intention de chant qui semble vouloir revisiter la version originale, une réussite. 

Jim nous dévoile sa patte personnelle sur les titres du dernier opus, j'ai entendu des break batterie inédits à la discographie des Stranglers, cela augure de belles surprises pour l'avenir des Stranglers s'ils décident de leur en donner un, Jim et Toby disposent d'atouts qui seraient judicieux de mixer avec l'écriture de Jean jacques Burnel et de Baz Warne, cela ne peut devenir qu'une belle alchimie humaine et musicale. 

Je suis ressorti de ce concert enthousiaste, j'espère assister à de nouvelles aventures dans le futur de ce grand groupe que j'affectionne tant, une chose est sûre, Les Stranglers ont réussi leur retour.

Les 4 musiciens ont quitté la salle 30 minutes après la fin du concert, ils se sont enfuis, pas d'échange possible, restrictions oblige.  J'aurais tellement souhaité partager un bref instant un mot sympathique avec Jean Jacques comme je l'ai fait maintes fois, peut-être une nouvelle occasion se présentera ? 

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Texte et photos : Fabien B.

1 commentaire:

Thierry a dit…

Merci Fabien d'avoir relaté aussi fidèlement cette merveilleuse soirée. Cela fait une semaine ce soir que j'ai assisté au concert du rockstore et je suis toujours sur mon petit nuage. Ce concert était ma troisième fois avec les stranglers, et j'ai déjà hâte que cela recommence. Depuis les années 1980 et l'album Feline, j'ai attrapé le virus et je n'ai nullement l'intention de me faire vacciner.
I'm a maninblack for ever !