vendredi 10 février 2023

WINGMEN à Brighton, ça se mérite…

C’EST BIEN DANS LES VIEUX POTS QU’ON FAIT LA MEILLEURE SOUPE, NON ?!

Recette WINGMEN (une préparation d'AnnLu)

  • Difficulté : Expérimentés
  • Ingrédients : 4 à 8
  • Pour autant de convives qu’on souhaite

  1. Prenez un musicien dans une ambiance confinement « les 1ers mois c’était super mais ensuite c’est vite devenu irrespirable »
  2. Trouvez-lui un ami dans la même situation d’ennui et dans les mêmes proportions de créativité prolifique, puis ajouter petit à petit 2 autres amis du même acabit.
  3. Rassemblez leurs idées éparses qu’ils auront auparavant, mises en bocaux 
  4. A l’aide de baguettes ou de cordes, fouettez l’ensemble jusqu’à obtention de lignes musicales variées et réservez quelques temps.
  5. Mélangez à nouveau l’appareil qui doit désormais être onctueux ; vous pourrez ajouter selon votre goût, une pincée de clavier, de saxo ou de trompette.
  6. Laissez les composer et jouer ensemble. Couvrez.
  7. Remarque : pour être parfaitement exécutée, cette recette WINGMEN demande des musiciens jouant tous déjà dans d’autres groupes, sans en être membres fondateurs. C’est ce qui donnera une saveur particulière à l’ensemble, un zeste libérateur et un jeu très différent et neuf.
  8. Une fois ces ingrédients liés et si des compositions cohérentes apparaissent à la surface, allez au pub du coin et passez un accord avec un 5ème personnage, with a handshake for a record deal.
  9. Enfin, pour faire parfaitement prendre la sauce, faites marcher vos relations pour trouver des salles où jouer. Vous obtiendrez ainsi 9 dates, de Colchester à Brighton.

WINGMEN à Brighton, ça se mérite…
La nuit est tombée, le vent s’est levé sur la mer. Je longe Marina Road, cette longue avenue bordée d’un côté par des villas cossues et de l’autre, surplombant la plage. Mon GPS situe le Concorde 2 où vont jouer ce soir WINGMEN, bien après les néons du Brighton Palace Piers et de ses Fish & Chips.
Mais plus j’avance moins je comprends où je vais. En contrebas le sable s’étend, indéfiniment, le long de la côte, trempé par les ténèbres et émaillé par intervalles de quelques baraquements branlants, parfois éclairés par une loupiotte tremblotante ; ça ne peut pas être là quand même ?! les pieds dans l’eau et sans un pékin à l’horizon ?!!

En me penchant par-dessus la rambarde je distingue un mince ruban d’asphalte qui ne semble emprunté que par des véhicules de maintenance…
J’avance, je recule. Comme la houle je frissonne et ondule ; cet endroit est désert et seul le ressac des vagues troue le silence noir…
Et puis, au moment où je m’exaspère et peste décidément contre mon GPS, soudain par hasard, il me semble distinguer des marches étroites qui descendent vers la plage. Pourquoi ne pas tenter, au point où j’en suis ?! Coup de chance j’emprunte cet escalier en même temps qu’une jeune fille qui plus est, prête à m’aider…. God saved AnnLu….
Je ne sais pas si j’aurai trouvé sans elle ! en revenant sur mes pas, le Concorde 2 était là, planqué dans un renfoncement, sous Marina Road… Absolument impossible à voir de là-haut….
Il n’y a que 3 ou 4 irréductibles qui sont déjà là… On attend dehors, dans un froid pernicieux, alors qu’on aperçoit a well-stocked bar à l’intérieur…
19h30 les portes s’ouvrent enfin à nos corps gelés. Merchandising au taquet avec médiators signés, baguettes bien déchiquetées et dédicacées par Marty Love (JOHNNY MOPED drums), décapsuleurs et bien sûr tee-shirts et CD… 
Une petite salle très rustique, sans balcons, avec une scène très encombrée pour l’instant. Au mixage, le gars met l’ambiance en annonçant parfois les morceaux qu’il passe. De la bonne musique donc pas d’impression d’être tombée au bal de la plage….
Une 1ere partie bien rodée et qui a une très bonne pêche, the WitchDokters.
Décidément Wingmen continue à se mériter…. Après la 1ere partie je me frotte les mains ; ça y est ! Mais… Ô rage, Ô désespoir… que nenni…. Voici une deuxième 1ère partie…. The Duel… too long for me.
Et puis enfin les voilà, qui attaquent avec « Starting blocks », ce qui s’impose. Et continuent avec «Last cigarette ». Bien entendu, je suis la seule à ne pas déjà porter le tee-shirt WINGMEN et surtout à ne pas avoir encore écouté tous les morceaux ! Bah ! les vinyles voyageant par charrue à bœufs jusqu’en France, l’attente est longue…. Ici encore, WINGMEN ça se mérite ….
Entre chaque morceau Baz fait du Baz : il parle, balance quelques vannes, présente le banc des copains de jeu…. C’est sans doute la seule chose qui nous rapproche du Baz des Stranglers ! Car son jeu, son attitude et je dirai même sa voix, semblent différentes ! 
Leigh Heggarty (RUTS DC guitar) lui aussi bouge différemment, traverse la scène, participe beaucoup aux chœurs et surtout joue autrement. Une démonstration d’une grande maîtrise, d’autant lorsqu’il utilise son bottleneck. Une autre facette de ce si sympathique personnage, toujours simple. 
La basse de Paul Grey (The DAMNED bass) est grave et profonde et me semble-t-il, plus souvent mise en avant que lorsqu’il joue avec the Damned. Impossible de me rappeler dans quels morceaux, mais plusieurs fois j’ai vraiment flashé sur ses lignes de basse, qui fonctionnaient vraiment bien. 
Quant à Marty Love, c’est la 1ère fois que je l’écoute, je le découvre. Comment pourrai-je décrire son jeu ? du moins ce que j’en ai retiré ? Je dirai que sa frappe est bien présente, bien droite dans ses bottes et en même temps il y a une vraie légèreté, c’est fin et fluide.
Tout à coup je réalise ce soir la vraie différence qui peut être ressentie, entre jouer depuis longtemps dans un groupe créé avant qu’on y arrive et jouer dans un nouveau groupe que l’on vient de créer. Ils donnent une impression de… comment dire ? de mecs qui tiennent la barre, qui ne subissent pas et qui se régalent de ce vent de liberté ; ça se ressent vraiment. C’est rafraîchissant et très inédit !
Autre bonne étoile sur leurs têtes, on les voit se déplacer sur cette petite scène, sans jamais paraître se gêner, comme s’ils avaient déjà joué ensemble des dizaines de concerts. 
Et puis un dernier morceau de mister Iggy and the Stooges « I got a right » et un rappel mémorable  et tout à fait étonnant, avec « Do anything you wanna do »  (Eddie and the Hot Rods!!), « Solid gold easy action »  (T.Rex), et « Pumping on your stereo » (Supergrass) !!! Ils sont simplement déchaînés, je découvre un Baz version punk, qui gratte à une vitesse incroyable… j’en reste vraiment baba ! Trop bien !!
WINGMEN c’est une réussite, d’abord parce qu’ils ne sont pas des novices bien sûr mais surtout parce qu’ils n’avaient pas d’autre objectif au départ que celui de jouer ensemble, de découvrir les autres, de se créer de nouvelles affinités et de jubiler à l’écoute de toutes ces idées qu’ils ont réussi à mettre en forme pour notre plus grand plaisir à tous. Je leur souhaite de garder cet état d’esprit libre même si désormais, la surprise de ce qui leur arrive n’existera plus.


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Texte et photos: AnnLu 

8 commentaires:

Marcel a dit…

Merci pour ce résumé ! J'avais l'impression d'être au concert.en espérant un jour les voir en France 👍👍

AnneLu a dit…

Merci Marcel !!!😊

June a dit…

Waouh! Superbe review! Merci Anne

youz a dit…

Superbe review Anne !!! The model c'est la reprise de Kraftwerk ? j'adore !!!
Youz

Anonyme a dit…

Excellente review. Super salle de conc' que je pratique regulièrement😎

Rattus Nosferattus a dit…

Merci Anne ! beau reportage ***

Anonyme a dit…

Excellent quel plaisir a lire et tout les détails comme si on y était on ressent tout merci du partage Laurent stranglers

Anonyme a dit…

Merci à tous vos commentaires très sympas ! Ça comble la frustration des photos manquées grâce au cameramen planté devant moi pendant tout le concert.. 😡😡