samedi 4 mai 2019

Première de « Death & Night & Blood (The Gospel According to The MenInBlack) », le film sur les Stranglers

Présentation le 12 avril 2019 - Ritzy Cinéma, Brixton

Il y a déjà 7 ans, David Boni, réalisateur anglais fan des Stranglers se lançait dans un projet de documentaire sur le groupe. Une opération de financement participatif plus tard et voici le film sur nos écrans, enfin plutôt sur l’écran du Ritzy de Londres pour une première officielle, avant sa commercialisation sous forme de DVD. 
Le blog français n’a pas pu assister à la première mais une fan britannique, Ruth Rae, a bien voulu nous confier le texte qu’elle a écrit à cette occasion. Le voici ci-dessous avec quelques photos. Nous vous tiendrons également au courant dès que le DVD nous sera parvenu pour une petite critique de l’objet.

" Je me suis dirigée vers Brixton en train par une soirée froide mais claire, espérant y arriver suffisamment à temps pour prendre quelques photos pendant que la lumière était encore correcte. Heureusement c’était le cas. Le Ritzy avait pris un air très Stranglers-ien avec le titre du film résolument inscrit sur le fronton, au-dessus d’une foule en noir qui commençait à s’assembler. Nous avions juste découvert le titre quelques heures auparavant – une possibilité parmi d’autres apparemment- mais après avoir vu le film, c’était certainement le bon choix !

Par chance, je me suis débrouillée pour rejoindre la queue à l’intérieur du bâtiment et à l’abri du vent froid. J’y ai reconnu David Boni qui faisait les cent pas avec un air un peu nerveux et me suis mise à attendre patiemment. Arrivée en face de la table d’enregistrement, j’ai découvert que c’étaient mes amis Owen et Jacquie Carne qui s’en occupaient, donc pas besoin de carte d’identité pour moi. Après ça, je me suis dirigée vers la prochaine queue au bar, où je me suis retrouvée derrière l’homme le plus grand que j’aie jamais vu (en espérant qu’il ne soit pas assis devant moi plus tard). Un verre à la main, je me suis trouvée une petite place pour attendre ; on entendait « Tank » en boucle dans la salle. Quelqu’un avait-il par erreur appuyé sur le bouton Repeat ?

Enfin, ils ont laissé les gens rentrer dans l’auditorium et je me suis alors cherchée une bonne place. Il m’a semblé que 98% des gens autour de moi étaient venus habillés comme pour un concert des Stranglers, à part pour une petite minorité qui avait mis ses plus beaux habits. Pour ma part, j’avais mis un de mes badges Stranglers – le Rattus doré – pour aller avec ma robe en sequins et comme subtile concession.

Ce que nous apprendrions plus tard être le poster du film était projeté sur l’écran et 6 chaises étaient disposées sur la scène, prêtes pour la session de questions-réponses. L’ex-animateur de la BBC Andy Kershaw est apparu et a commencé à présenter les participants : David Boni, rélisateur (applaudissements), Dave Greenfield (ovation debout et plus gros applaudissements), JJ Burnel (ovation debout et encore plus gros applaudissements), Baz Warne (ovation debout, grands applaudissements et un Allez Baz ! de ma part) et finalement la légende vivante qu’est Jet Black (ovation debout et acclamations à faire s’effondrer la toiture suivies du chant « Jet Black ! Jet Black ! »).


Andy Kershaw a jonglé avec son abondante masse de notes pour tenter de rassembler quelques questions, ce qui lui a tout de suite donné un air un peu stupide, surtout comparé aux esprits affûtés de Dave Greenfield et de Jet Black. Heureusement, Jet a pris le contrôle et nous a donné son éclairage sur la formation, les sources d’inspiration et les premières ambitions du groupe, une intervention fascinante dans le style unique et très drôle de Jet. Baz a eu droit à quelques questions (on a tendance à le laisser de côté dans les interviews en tant que nouveau : il n’est dans le groupe « que » depuis 19 ans) et s’est montré très spirituel comme d’habitude, ignorant les provocations footballistiques du public. JJ a parlé en longueur de l’évolution musicale du groupe et de sa longévité et nous a redit l’histoire du concert au club des Jeunes Conservateurs de Purley, de la manière la plus hilarante que je n’aie jamais entendu.

Andy Kershaw a finalement posé quelques questions envoyés par les fans qui étaient beaucoup plus intéressantes. Il a demandé à Jet s’il rejouerait avec le groupe et à ma grande joie, celui-ci a répondu que ça se pourrait bien –la plus grosse surprise de cette soirée pour moi ! JJ a eu une question sur l’Europe : « Est-ce le moment de faire un album intitulé « Euroman Go-eth » ? [NDE : jeu de mots intraduisible] » et sa réponse a été honnête mais pleine de tact. Finalement, j’ai été ravie de découvrir que ma question au réalisateur David Boni avait été retenue : « Quelle a été la chose la plus surprenante que vous ayez découvert dans les archives ? » David a répondu que c’était une bonne question, qu’il n’avait rien découvert de particulièrement surprenant mais qu’il avait certainement eu accès à un fonds très riche. Ça a été super de revoir le groupe et spécialement Jet (que je n’avais pas vu depuis très longtemps). Ils nous ont, la plupart du temps, bien fait rire et ont reçu beaucoup d’applaudissements et d’acclamations pour leurs paroles. David nous a remerciés de notre aide dans la réalisation du film et nous l’avons remercié d’avoir persévéré malgré les difficultés qui en auraient découragé plus d’un.


Puis ça a été le temps du film. Le groupe n’est pas resté pendant la projection, à mon grand regret, mais ils l’avaient déjà vu. Une courte intro a montré des extraits de ce qui allait suivre, David ayant retrouvé beaucoup de gens impliqués à des degrés divers, au fil des ans, dans l’histoire du groupe et les ayant fait parler. Nous avons eu droit à une longue relation de l’histoire du groupe, incluant quelques films et photos inédits pour moi et les autres aficionados des Stranglers. Puis le groupe a donné son point de vue sur son évolution, y compris sur les clashes et malentendus ayant mené au départ d’anciens membres. Hugh Cornwell avait décliné l’offre de participer au film mais il y avait des extraits d’interviews de lui, ce qui fait qu’il était représenté. Sa décision de s’en aller a blessé le groupe, en particulier JJ, ce dont les autres ont parlé franchement durant le film.

Les années avec John Ellis et Paul Roberts étaient aussi couvertes, mais John et Paul ayant également décliné l’offre d’interview, nous n’avons pas eu leur version des faits. Je suis contente qu’ils aient au moins permis au groupe de survivre à une époque où il aurait aussi bien pu éclater, mais je ne les ai jamais considérés comme des vrais Stranglers, une opinion partagée par le groupe durant le film. Puis nous avons eu cette bouffée d’air pur que représente ce merveilleux Baz Warne qui a ressuscité le groupe à un moment critique. Sil, leur manager, a raconté comment Baz avait failli dire non et finalement changé d’avis. Enfin, la santé déclinante de Jet l’a obligé à raccrocher mais le fantastique Jim Macaulay a pris sa suite ; il est apparu à la fin du film pour nous parler de son expérience.

Apparaissent également dans le film leur ex-manager Ian Grant, l’attaché de presse Alan Edwards qui a parlé de la montée vers le succès et de la manipulation de la presse qui a, à la fois, aidé et désavantagé le groupe, le manager et le tour manager actuels Sil Wilcox et Gary Knighton qui nous ont expliqué avec honnêteté et affection ce que c’était que de travailler avec le groupe, Steve et Denis des Finchley Boys qui ont parlé des bagarres (évidemment !), Linda une des strip-teaseuses du Battersea Park [NDE : concert du 16/09/1978 à Londres] qui a plaisanté sur le fait d’être devenue célèbre pour avoir montré ses fesses 40 ans auparavant, pour représenter les fans, Owen Carne qui a parlé des concerts et de la loyauté de la FamilyInBlack, et, pour représenter les collectionneurs, Neil Horgan qui a montré quelques uns de ses trésors, dont sa collection unique de disques acétates.

A la fin du film, les membres du groupe ont parlé franchement et avec beaucoup de liberté de leur état de santé et d’à quel point ce serait triste quand ils devraient s’arrêter –pas tout de suite SVP. Ils ont montré quelque chose que j’ai eu envie d’essayer : le mélange rhum-cassis que prend Baz avant tout concert pour s’échauffer la voix. Merci Baz !

Pour résumer, Jet et Baz se sont particulièrement distingués dans leurs interviews respectives, le groupe s’est montré très ouvert et honnête et a laissé David les filmer comme ils sont. C’était un aperçu très intéressant du groupe qui parlera à quiconque s’intéresse à l’histoire du rock britannique, pas juste aux fans des Stranglers, bien qu’il y ait plein de choses pour nous ! Je bavais d’envie devant la vidéo des albums photos de Jet [NDE : où il rassemble les articles de presse consacrés au groupe depuis leurs débuts]. Neil Horgan salivait devant la collection de disques de certification de Jet. Il y a tant de matériau que le film aurait facilement pu être plus long mais espérons qu’une partie sera incluse dans les bonus du DVD, un peu plus tard dans l’année. David a fait un excellent travail en rassemblant tout cela sur une période de 7 ans et sa passion pour le groupe éclate dans son film. Nous avons passé un bon moment à rire et à ressentir les mêmes émotions. Chaudement recommandé."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

compte rendu intéressant qui donne l'espoir de voir l'objet édité en DVD...par contre, il y a un passage qui me hérisse le poil, c'est quand Owen Carne prend la parole pour parler de la "loyauté de la familyinblack"...je vais vous raconter une anecdote : les Stranglers étaient venus jouer à Callac (dans les côtes d'armor) en 97 et des fans anglais avaient traversé la manche...j'en connaissais certains dont Owen Carne et je les avait hébergé chez moi...En 2004, je suis allé voir les Stranglers à Londres, et je n'avais pas d'endroit où dormir...Avisant Owen, j'ai pensé qu'au nom de la loyauté de la familyinblack, c'était la fin de mes soucis d'hébergement..Que nenni, il m'a snobé, tout juste s'il me connaissait alors qu'il savait très bien qui j'étais, il n'a pas levé le petit doigt pour me rendre service...alors la loyauté selon Owen...
youz

Oliva z Minska a dit…

Hey,

le film a-t-il finalement été diffusé ? Aucune info sur le web...

Rob