UK Tour 2022: London Academy Brixton

Notre envoyée spéciale, AnneLu, était présente pour 4 concerts du UK Tour 2022. Une tournée particulièrement émouvante, car en hommage à Dave. Ambiance, anecdotes,... C'est sur Stranglers-France.

The Final Full UK Tour 2022 - Concert 1/4 - LONDON Academy Brixton, le 5 février 2022

5.30. Il fait encore nuit. Comme une ombre fugitive, je m’engouffre dans un Uber pour Roissy. Débarquée sous les lumières crues, je parcours des halls vides. Tout de même, presqu’un plaisir de se retrouver mains en l’air et jambes écartées, pour se faire scanner et vérifier qu’on ne cache pas une bombe sur soi… un dernier jet d’eau chaude sur les ailes de l’avion et décollage.

Atterrissage ; il pleut, je ne me suis pas trompée de destination. Le parcours du combattant s’amorce avec des bus de remplacement pour se rendre dans le centre de Londres. Tout du moins s’en rapprocher en ce qui me concerne, test antigen oblige, même vaccinée 18 fois. Train de banlieue vers la clinique privée de Putney.

Putney me fait penser à Chutney. J’ai faim.

Brexit ? Covid ? Ici comme ailleurs, j’ai comme une impression d’autarcie installée. Ils parlent vite, tu suis, tant mieux sinon tant pis… Enfin… peut-être. J’ai aussi perdu beaucoup d’automatismes et il y a longtemps que je n’ai pas entendu parler anglais….

Trifouillis de nez expédié, direction Paddington qui me renvoie toujours à l’image de Sherlock Holmes ou à celle d’Hercule Poirot, main sur le chapeau melon prêt à s’envoler « Vite Hasting ! A Paddington !  »  /  version 2 : « Docteur Watson… plus une minute à perdre ! Filez à Paddington !! »

Le train qui arrive est annoncé « busy ». C’est rien de le dire. Plein à craquer, bourré devrai-je dire d’étranges énergumènes, écharpe club de foot et cannettes de bières en bannière. Eux-mêmes déjà bien bourrés. Il est 10h30…. Et je suis seule à porter le masque…. Bah ! boire ou se protéger, il faut décider….

En attendant les réjouissantes agapes au coucher du soleil, je pars me balader et je tente de retrouver mes repères, mes quartiers, mes amours… il reste de l’immuable mais il y a aussi le disparu, celui qui te submerge de souvenirs. Impressions amères de tout ce temps perdu…

C’est l’heure. Je file vers Brixton, espérant être dans les 1ers. Pas loin d’être le cas mais bad surprise que je retrouverai en d’autres lieux : désormais les tickets papier attendent que tous les tickets « on phone » soient passés. Grrrr…. Moi je dis « discrimination !! » …. Je suis manifestement la seule à bougonner… Impatience française vs flegme anglais je suppose….

Qui se révèlera d’ailleurs inutile puisqu’ils sont, sans trop d’exagération, tous au bar…. donc les places sont libres pour se coller aux barrières qui nous séparent de la scène… Au beau milieu de cette 1ere ligne d’irréductibles guerriers, au centre du volcan, mes blondes écossaises copines, fidèles au poste. Je sais bien que si j’y vais, il faudra rapidement m’extirper vers la droite ou vers la gauche sauf si je veux finir écraser dès les 1eres notes par des pogotteurs âgés soit, mais invétérés….

Le temps passe si vite que The RUTS arrivent et je suis toujours là…. Un bonheur de les retrouver ! Excités eux aussi, rigolards et même bavards, batteur compris! c’est vous dire…. Allez, une petite plaisanterie avant Babylon’s burning , une autre pour clore Jah War …. Et puis aussi, distillation de morceaux inconnus pour moi, moins rude boy, plus balançants et reggae. Une setlist rafraîchie et fraîche. On ne s’ennuie pas, on ne commence pas à se dire « bon… merci - au revoir, faut s’bouger là les gars »…. 

Et puis le noir… teinté de raies bleues et argent. Comme des monstres endormis on distingue sous les toiles noires la batterie, les claviers….

Portraits chinois. Les roads s’activent. C’est toujours ce même frémissement d’impatience…. Avec quelques frissons aussi : il ne fait pas encore bien chaud mais costume de bal oblige, c’est tee-shirt manches courtes…

Attente. Je vérifie la batterie de la caméra, envisage, dévisage les sunlights quand d’autres reviennent avec 3 verres de bière dans chaque main… chacun son trip… ce qui nous réunit ce sont eux, les MIB qui entrent maintenant en scène.

Les 1ères notes de  WaltzInBlack  puis Toiler en direct.

J’ai déjà des gouttes de bière du rigolo derrière qui me coule dans le cou. Je dis salut aux copines et je me sauve…. Trop tard, Balthazar…. Personne n’a envie de me faire une petite place au soleil…. En tous cas, à quoi bon demander…. Mais je ne suis qu’une toute petite grenouille, coincée derrière une énervée, alors je tente la vision égyptienne, sur le côté…. Nada…. Je décide donc d’attaquer par la face est, celle-là même baptisée « derrière c’est plus pépère ».

Pour ceusses qui disaient que JJ a souvent l’air de penser à autre chose, ici c’est sourires à profusion, plaisir de retrouver tous ces potes qui sont là, quoi qu’il arrive, depuis des décennies pour la plupart. 

Baz sautille, perd sa guitare, se gratte la tête, « qu’esse que j’en ai fait ? Bah ?!! je l’avais à l’instant dans les mains ?!! » flûte, zut…. J’ai le cœur un peu serré…. Ça me rappelle les petites bourdes d’un Dave dans sa bulle….

La setlist me plait bien : Baroque bordello, Stallion, Duchess… et surtout Dave (And If You Should See Dave), que j’entends pour la 1ere fois en live…. Quel morceau ! en dehors de toute la symbolique dont elle est chargée, la mélodie te reste en tête ; et puis je les trouve décidément très bons quand ils sont juste tous les deux, avec une guitare. Leurs voix s’accordent super bien. 

Je ne m’éternise pas. Demain dimanche, départ à 5h00 pour le lointain Luton airport.

Dernière petite blague du périple : les métros ouvrent normalement à 5h00 …. Sauf aujourd’hui où j’en ai besoin….  It’s Sunday honey….

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Texte, photos & vidéos par AnneLu

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