vendredi 24 avril 2020

Youz : "Donner un classement de mes trois Stranglers préférés m'a toujours semblé difficile car ils correspondent tous à des périodes de ma vie..."

À la découverte des Stranglers :  Nous avons décidé de vous proposer quelques témoignages personnels des membres du Blog au sujet de leurs premières rencontres discographiques avec les Stranglers. Nous avions envie de vous parler un peu de nous et de notre relation première avec le groupe. Le premier disque acheté, ce n'est pas rien !

Aujourd'hui, le témoignage de Youz.


Donner un classement de mes trois Stranglers préférés m'a toujours semblé difficile car ils correspondent tous à des périodes de ma vie, des rencontres, des évènements... Et mes trois préférés d'aujourd'hui ne seront pas ceux de demain. Je vais tenter d'expliquer tout ça.

"Rattus", ça a été le premier Stranglers où j'ai été transporté par le son et l'énergie en général et le son de la basse en particulier. J'ai pris une grosse claque... un son et des lignes de basse incroyables, des claviers machiavéliques, entêtants, à base de dentelle de toile émeri, une guitare acérée, mi  rythmique , mi soliste, une batterie efficace se mettant au service des morceaux pour relever le tout, un chant plus craché que chanté mais mélodique et envoûtant...

"No More Heroes", j'adore... je l'ai écouté en boucle en Corse en 81, un copain avait la k7. Je venais d'acheter "Live x Cert" juste avant de partir et l'écoute de NMH m'a conforté dans l'idée que les Stranglers étaient un groupe sur lequel je devais me pencher. "No More Heroes", enregistré lors des mêmes sessions que "Rattus", mais qui n'a pas du tout la même atmosphère. Toujours fidèles aux ingrédients de "Rattus", avec des morceaux  rythmiquement différents (Peasant, School Mam, Dead Ringer), plus mélodieux (English Towns, No More Heroes).
"Live x Cert", tendresse particulière, car premier acheté, une énergie et une rage qui correspondaient à mes 17 ans…

"Black & White", superbe de maîtrise et d'envolées avec toujours ces lignes de basse et ces claviers sautillants. Ils gardent les ingrédients indispensables (son et lignes de basse, guitare acérée, chant craché, claviers improbables, mélodies imparables...), se servent des évolutions de la technique, on secoue fort et on sert bien frappé.

"The Raven", je l'ai écouté à la sortie de "The Gospel" et je l'avoue, je ne l'ai pas compris du tout, trop barré à l'époque... depuis un classique !!! "The Raven" innove à fond au niveau de la structure des morceaux, les textes sont plus adultes, les musiciens ont gagné en technicité. Le summum au niveau de l'inspiration (Genetix, Baroque Bordello, The Raven, Ice...).

"The Gospel...", j'ai toujours aimé. Il va plus loin dans l'expérimentation, la technologie est exploitée à son maximum mais il garde le côté mélodique (Thrown Away, Two Sunspots, Second Coming).

"La Folie" j'adore, l'époque de la "maturité", des morceaux grandioses : "Non Stop, Everybody...,Tramp, How to Find… pour ne citer qu'eux. "La Folie" privilégie la mélodie tout en gardant l'énergie ; l'inspiration est plus que jamais au rendez vous.

"Feline" ? un chef d'oeuvre. Sur "Feline", le coté agressif des Stranglers est beaucoup moins visible, caché sous une bienséance toute relative. C'est l'opposition de l'eau et du feu, du nord et du sud… des guitares hispanisantes et acoustiques opposées à une froideur stranglersienne (European Female, It's a Small World, Ships...).

"Aural Sculpture", la continuité de la diversité. "Aural Sculpture" se veut plus rythme and blues, plus abordable, des cuivres font leur apparition (Skin Deep, No Mercy, Uptown...).

"Dreamtime" ou la prise de conscience de la vacuité de la société et un retour à des valeurs ancestrales, et des morceaux pleins d'inspiration (Dreamtime, Too Precious, Big in America, Mayan Skies...). Dreamtime c’est la rencontre avec ma femme, ma période à Paris...

Puis "Ten" ou la recherche du marché américain, une production, un son bien rock FM (pas péjoratif) avec des titres d'anthologie (Sweet Smell of Sucess, Never to look back, Let's Celebrate…). Ten, c’est ma période à St Brieuc, mes études d'infirmier.

Je m'arrête à la période Cornwell et je n'ai pas parlé des faces B qui mériteraient un article à elles toutes seules... Aller en sortir seulement trois... c'est comme de citer les dix livres qui ont influencé ta vie. Une fois la liste faite, tu te dis "j'aurais du mettre celui là, et celui là aussi"... Désolé je ne peux en sortir trois, c'est tous ou aucun, en tout cas pour la période Cornwell...

3 commentaires:

seb aka fakor a dit…

Effectivement, difficile de choisir... Les albums évoluent au fil du temps et ont chacun des gros points positifs différents... Comme toi François, mes trois préférés du moment ne seront pas les même que demain! En tout cas, ravi de voir que tu apprécies également la période mélodique des stranglers (notament Ten et Dreamtime) qui vaut son pesant de cacahuètes!

Bladerunner a dit…

Eh oui, difficile de faire un choix face à une telle richesse
discographique. En tout cas François merci pour ton ressenti
et cette belle analyse personnelle.

Unknown a dit…

Hello François, si je devais n'en garder qu'un et bien mon choix se porterait sur le rongeur de Norvège bien que je les aime tous.