lundi 20 avril 2020

Stéphane : "Je n’oublierai jamais l’écoute de ces premières notes..."

À la découverte des Stranglers :  Nous avons décidé de vous proposer quelques témoignages personnels des membres du Blog au sujet de leurs premières rencontres discographiques avec les Stranglers. Nous avions envie de vous parler un peu de nous et de notre relation première avec le groupe. Le premier disque acheté, ce n'est pas rien !

Aujourd'hui, le témoignage de Stéphane.


Les belles années du lycée sont loin derrière moi. A cette époque où se mêlent autant l’insouciance que l’envie panoramique de tout envisager, la musique a été pour moi une source précieuse d’émancipation. On découvre, on compare, on échange et parfois on juge avec sévérité ce qui ne relève pas de ses choix premiers.

J’ai rencontré, dans ces années bénies des dieux, quelques punks, redoublant pour la plupart, et qui n’hésitaient pas à crayonner sur leurs sacoches US d’improbables noms de groupes anglais. Les Clash comme les Pistols se partageaient l’essentiel de ce qui pouvaient ressembler de très loin à des cartables !

Un jour, un dénommé Serge M., cheveux en mode ”vicious” et épingle à nourrice sur la trousse, me dit à l’oreille : ”Tu devrais jeter une oreille sur un groupe un peu à part ; les Stranglers ; tu verras en plus il y a un Français dedans .....” Intrigué, je me rends dans la foulée à la Fnac pour découvrir ”la bestiole”.
Dans le bac, je passe en revue toute la discographie du moment et sans repère, j’extirpe ce qu’il est convenu d’appeler ”un best of”. Pas trop de risque, pas trop d’argent non plus.... La pochette, entre nous, n’est pas terrible (Collection 77/82). Une fois rentré chez moi, avec ce mélange de fébrilité et d’urgence délicieusement conjuguées mais jamais retrouvé depuis, je place la galette sur la modeste platine Philips de mon père.

Déboussolé et pas franchement convaincu mais malgré tout intrigué par d’abord ce son de basse et ces envolées de claviers, je laisse de côté la compilation du groupe. L’heure était au Clash, aux Damned ou à Stiff Little Fingers. Mais attiré comme un aimant par cet étrange ”Best of” je replonge dedans, non sans parcourir quelques articles qui évoquent la dimension sulfureuse du groupe. Et là, je n’en suis jamais revenu.... jamais et depuis, toujours fidèle au poste depuis maintenant 38 ans !

Dans cette compilation, je suis frappé au plexus par cet incroyable son et jeu de basse. Lourde, mordante, menaçante, unique, elle charpente les morceaux par des lignes qui en seront la marque de fabrique.
Quelques mois plus tard, je suis décalqué par la puissance sonore de la basse sur le live ”X Cert”.

Quand je me penche sur la biographie des quatre musiciens, la révélation se confirme. Ce groupe, avec un Français d’origine, va marquer jusqu’à aujourd’hui, ma vie de jeune comme de ”quinqua” encore maintenant. Dans cette compilation par définition fourre-tout, je me délecte de ce psychédélisme venimeux, de ces symboles ésotériques qui m’échappent et de ces voix qui mélangent colère et romantisme noirs.

Je n’oublierai jamais l’écoute de ces premières notes et le sentiment puissant d’avoir trouvé un butin précieux, égoïstement planqué au plus profond de moi même. Putain que j’aime ce groupe !!!

3 commentaires:

seb aka fakor a dit…

Un superbe témoignage Stéphane, on ressent bien ce que le groupe représente pour toi, bravo!

Anonyme a dit…

peu importe quel album nous a permis de découvrir le groupe, l'important est d'avoir été "introduce to the family"...
youz

Anonyme a dit…

J'écoutais déjà les Stranglers depuis fort longtemps quand j'ai fait la connaissance de Stéphane...et là j'ai compris pourquoi j'aimais autant les Stranglers!
Thierry