jeudi 17 novembre 2022

Strangler in the light : dédicace à Marseille

Nous sommes très heureux de vous présenter le compte rendu de la dernière dédicace de JJ chez Lollipop à Marseille. 

Ce 10 novembre,  Anthony et JJ presentaient à nouveau leur oeuvre commune : Strangler in the light. Un grand moment de joie, de retrouvaille et de complicité entre JJ et son public. Merci encore à Anthony pour son magnifique travail et pour ce témoignage à fleur de basse.


Acte III. Presque cinq mois après la sortie de notre livre et nos premières rencontres avec les amoureux des Stranglers, d’abord à Brest (Dialogues) puis à Paris (Gibert Musique), Jean-Jacques Burnel et moi sommes retournés prêcher la bonne parole in black. Cette fois, cap sur la Méditerranée : nous étions invités à Marseille, au Lollipop Music Store, épatant café-disquaire à la devanture patinée, accueillant comme pas deux, situé à moins d’un quart d’heure de marche de la Canebière. Et, il faut le souligner, à égale distance du Mot et le Reste, notre valeureux éditeur ! Paradoxe : même si nous découvrions la métropole provençale pour l’occasion (JJ l’a avoué, bien que le groupe s’y soit déjà produit à quelques reprises), nous jouions d’une certaine manière à domicile. Profitons-en pour saluer une nouvelle fois le remarquable travail de cet éditeur qui défend avec beaucoup d’envie notre créature commune : c’est grâce à Yves Jolivet et à son équipe que le livre a bénéficié d’une couverture médiatique inattendue, au moment de sa parution, et que nous nous sommes lancés dans cette petite tournée de rencontres-dédicaces. « To be continued » ? Oui, je l’espère, même si ce ne sera sans doute pas un « never ending tour », soyons raisonnables. Quoi qu’il en soit, depuis plusieurs semaines, je me réjouissais de cette triple perspective : faire enfin connaissance avec la cité phocéenne, rencontrer d’autres fans (car fan je suis, fan je resterai), et bien sûr retrouver le cher Jean-Jacques…     


Ce jeudi 10 novembre était, comme on dit, un « jeudi noir » pour les usagers de la RATP : grève très suivie, quasiment aucun métro, Paris plus ou moins paralysé… Un authentique chantier. Heureusement, mon train Ouigo ne partait pas trop tôt. Une heure et demie de marche sous le soleil matinal pour traverser la capitale d’ouest en est et rallier la gare de Lyon ne pouvait, au fond, me faire de mal. Ce que JJ a souligné avec malice dès nos retrouvailles dans le hall de notre hôtel, en fin d’après-midi : « Tu as fait ton sport pour la journée ! » Lui venait en voiture depuis le Var, ce qui n’est sans doute pas moins physique, à vrai dire.    


En compagnie d’Yves Jolivet, notre guide et ange gardien, c’est vers 18h30 que nous avons franchi (nouvel exploit !) les 140 mètres séparant l’hôtel du Lollipop. Des dizaines d’admirateurs et admiratrices (qui peut croire que la musique des Stranglers n’est qu’une musique de mecs ?) se pressaient déjà sur le trottoir et dans la chaleur qui inondait le café-disquaire, un verre à la main pour la plupart. Car le Lollipop est aussi un espace des plus agréables pour se poser et boire un coup entre mélomanes. Un chouette endroit, vraiment. Accueillis comme des princes par les tauliers Stéphane et Paul, ainsi que par leur compère Cédric, libraire-musicien, nous n‘avons pas tardé à être gratifiés d’un verre de blanc pour l’un, d’une tasse de thé pour l’autre. Devinez qui a commandé quoi…


Quelques minutes plus tard, nous avons pris place à notre table rouge devant un public d’environ 80 ou 90 personnes selon les organisateurs, une quinzaine selon la police marseillaise (qui a menti effrontément, mais comprenez-la : il paraît qu’elle était sur le qui-vive depuis qu’on l’avait informée de la venue de l’Étrangleur en chef). Cédric a alors lancé les hostilités par une salve de questions bien senties autour de notre livre, avant que les volontaires ne soient invités à poser les leurs. Je m’attendais à un échange minuté, d’une demie heure à tout casser, afin de consacrer le plus de temps possible aux dédicaces ; je me trompais dans les grandes largeurs… Car Jean-Jacques, en mode conférence détendue, très à l’aise dans la défense de cette biographie et joueur comme il peut l’être sur scène, a régalé le public de réponses circonstanciées et anecdotes diverses. La genèse du projet, les fameux « 5 M » et les nouveaux dénichés exprès pour le livre, l’identité européenne, les Finchley Boys, l’influence du British Blues Boom, le son unique de sa basse, les Clash, les nombreux couplets de la « Marseillaise », le Var, Taxi Girl, les ovnis, l’héroïne, Hugh et l’amitié perdue, un éloge de notre chapitre sur les arts martiaux par un fan pratiquant et ému par sa lecture… Un échange panoramique ! De quoi donner le tournis, et pas seulement à cause du vin blanc… couplé à la température très élevée au fond de la salle. 


Charmeur, posé, fin, généreux dans le dialogue, n’éludant aucun sujet, JJ s’est montré, face à une salle remplie, aussi affable et entier qu’il l’a été au cours des longues conversations ayant donné naissance à Strangler in the light. Je ne m’en étonne plus, mais ce soir-là à Marseille, aux premières loges, j’ai encore pu savourer le plaisir d’entendre « JJ le conteur ». Pour ma part, je me suis contenté de brèves interventions, un peu par timidité, certes, mais également pour une raison évidente : les amateurs des Stranglers venaient avant tout voir et écouter leur « bass hero », un artiste qui a posé sa griffe de félin sur leur imaginaire, imprimé leurs souvenirs à l’encre noire, nourri leur désir de musique et, parfois, changé leur vie. J’avais beau être assis à sa table après l’avoir aidé à accoucher de ce livre-témoignage, je me sentais, moi aussi, surtout fan ce soir-là.


« Je suis désolé, j’ai vraiment monopolisé la parole, je n’ai pas arrêté de parler… » m’a-t-il dit à plusieurs reprises. Mais non, Jean-Jacques, ne t’excuse pas : tu as beau être pudique (éminente qualité que j’ai découverte et appréciée en travaillant sur notre bouquin), il est clair que tu étais aux anges, à Marseille, comme à Brest et Paris quelques mois plus tôt, au contact de toutes ces personnes avec des « stars in black » dans les yeux... Tu envisageais que la longue séance de dédicaces, en seconde partie de soirée, ponctuée de poignées de mains, photos et paroles échangées avec chacun(e), sans regarder la montre, sans brader le prix d’un moment aussi précieux, soit une forme de « communion ». Devant l’enthousiasme des personnes avec qui j’ai discuté et pour qui j’ai dédicacé notre livre à tes côtés (quel honneur, quand même), puis à la lecture de commentaires émus sur les réseaux sociaux le lendemain (comme quoi, ces derniers ne sont pas toujours toxiques), je le confirme : nous avons été nombreux à communier, ce jeudi 10 novembre, par la grâce d’une musique qui nous a un jour renversés, et par la grâce d’un mec rare. 


Anthony Boile  

Merci aux mélomanes éclairés Stéphane, Paul, Cédric et toute l’équipe du Lollipop pour leur formidable accueil et leur ferveur.  

Merci à Catherine Biasetto et Philippe Maquelle pour le cadeau de leurs superbes photos.


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Voir aussi : Strangler in the light : dédicace à Gibert Joseph

À lire : 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Top ! Merci Anthony.

Anonyme a dit…

Très belle description d'un moment rare, auquel j'aurais aimé participé ! J'ai aimé également la sobriété et l'élégance de l'écriture de l'auteur !

Anonyme a dit…

Il est formidable ce bouquin ! J'aurais mis une autre photo de couverture (plus actuelle quoi) mais à part ça félicitations pour l'initiative et pour le résultat, je ne regrette pas du tout mon achat !