jeudi 13 octobre 2022

European Tour 2022: Stockholm, Berns

  8 octobre 2022 - 12e concert de la Tournée 

Dans le cadre de la mini tournée européenne du groupe, nous avons le plaisir de vous proposer un second compte rendu: Stockholm, Berns. 

WASA WAZY, merci à AnnLu pour le retour.


Arlanda Airport. 1 heure du matin. Pas de navette à l’horizon je pars à pied vers mon hôtel. Enfin, vers mon Boeing devrai-je dire, puisque je vais dormir à 2 km, dans un 747 reconverti en hôtel. Très pratique pour les arrivées et les départs à des heures bizarres et assez exotique !… 

Samedi matin. La découverte de ce pays commence dès le train express qui me mène au centre de Stockholm ; confortable, grande vitesse, propre… rien à voir avec la rame qui rame du RER B, en retard pour cause d’individus sur les voies, en train de picoler sans doute … Passons…

C’est le tout début de l’automne et il fait très beau. Les nuages ici, sont comme des coups de pinceaux plats, larges et légers. Entre ciel bleu et terre brune, les touches vertes et jaunes des arbres laissent entrevoir les bâtiments colorés. Belle harmonie des couleurs ! 

Stockholm qu’on appelle aussi la Venise scandinave, est bâtie sur un archipel bordé d’un côté par le lac Mälaren et de l’autre par la Mer Baltique. Un archipel composé de 14 îles, mais le centre se concentre en fait sur 6, ce qui fait déjà beaucoup à parcourir ! Une ville entre mer et terre, avec beaucoup d’espace et un horizon large !

Oui mais encore ? C’est comment Stockholm ? et bien, ça ressemble beaucoup à la Suède en fait . Les yeux levés je contemple ces grandes façades plates et sérieuses mais qui révèlent toujours des éléments esthétiques et authentiques, ce qui donne beaucoup d’élégance aux bâtiments. Stockholm a produit des architectures très diverses mais on y reconnaît toujours un style très épuré. Un cousin au 3e degré entre le style tristounet de ex-Berlin-Est et le style gâteaux à la crème de Budapest. 

Sauf sur l’île de Gamla Stan, la « vieille ville » en suédois, où l’on est surpris par le décor médiéval aux accents italiens : ruelles étroites pavées qui débouchent sur de petites places aux airs de piazzas, entourées par des façades ocrées, surmontées de gracieux frontons. Total dépaysement !

Plus au sud Södermalm, une autre île. D’anciens faubourgs ouvriers, ils sont bien entendu devenus les quartiers chics vintage à la mode, des petits trésors qui fourmillent : Maisons de bois aux volets ajourés, intérieurs dissimulés derrière la dentelle de petits rideaux, image pittoresque et pourtant bien réelle. Et partout une nature très présente, foisonnante. On peut s’y balader des heures, toujours avec une sensation d’air frais et pur. Il faut dire que la brise qui vient du large n’est jamais loin. Ni le clapotis de l’eau qui vient frapper la coque des vieux gréements….

Une autre découverte ici, c’est la multitude de cafés ou de pubs. Couvertures ou peaux de bêtes (synthétiques, n’exagérons rien…) pour boire à l’extérieur. Par contre je n’ai vu que des verres ; pas de cornes de casque viking ou de crâne ennemi pour boire sa bibine …. J’ai dû rater une marche…

Troisième découverte : tout le monde parle anglais. Mais à tel point, qu’on se demande si les suédois ne sont pas des immigrés suédois nés en Suède et qui parleraient encore suédois à la maison, avec Papi et Mamie… j’y vais un peu fort mais…. En allant boire un godet avec 3 garçons après le concert (c’est bien l’moins !), je les pensais tous suédois… un 1er me dit qu’il est un anglais « exilé »… Après quelques bières je m’aperçois que les deux autres sont également anglais ; je leur demande alors s’ils ont appris rapidement ou facilement le suédois mais là, ils me regardent simplement avec des yeux ronds « Bah ! non on n’a pas appris le suédois ! pourquoi faire ?! » CQFD….. Du coup je m’étais souvent demandé pourquoi Hugues Cornwell était parti habiter là-bas mais en fait, aucun esprit d’aventure là-dedans !

Bon je vous parlerai bien encore coût de la vie, immigration frileuse aujourd’hui après un afflux massif dans les années 2015, non ou mal géré, ce qui a créé deux sociétés parallèles, « vivant dans des réalités totalement différentes » comme le reconnaît la Première Ministre social-démocrate, Magdalena Anderson. Et cela est frappant car en effet on croise très peu de personnes autres que de type caucasien. On a du mal à imaginer « ces quartiers fortement islamisés » et les dernières émeutes qui ont mis à feu et à sang tout ce qui représentait l’ordre et plus généralement la Suède. 

Mais, je vois bien que pour les zouverts d’esprit, vous trépignez et que vous acceptez de sortir la tête de vos archives et comparatifs de versions 1985 vs 1995 vs 2005 vs 2010 vs 1703…..  « mais bon…vite fait alors… ». 

Moi perso j’y ai été donc bon… Bah ! vous savez c’qu’on dit : les voyages forment la jeunesse et la moins jeunesse… Donc j’y arrive :

17h- Louise, l’amie suédoise qui a reçu JJ quelques temps auparavant, pour la promo de cette tournée scandinave, a réuni des amis dans un bar près de la salle mais bien dressée que je suis aux concerts en UK, je me méfie du temps qui passe et d’une salle déjà trop pleine ensuite… Je décide donc d’aller directement faire la queue. Heureusement il ne fait vraiment pas froid. Étrange endroit, sans aucune affiche à l’extérieur. On dirait une entrée de casino. Mais une fois à l’intérieur, très belle découverte ! sublime place avec des lustres ornés de grosses perles nacrées, balcons sculptés Art Déco…. Un « je ne sais quoi » de plus que les salles du même style comme Brixton…  Et une scène, petite mais en arc de cercle ce qu’on voit rarement dans nos concerts…

Nonchalants, quelques suédois sont assis par terre adossés à la barrière. Rien à voir avec le Royaume Uni ou la France où les places sont si chères à gagner ! Ici, pas de « pousses-toi d’là que j’my mette », etc. Pas une seule fois je n’ai été serrée, poussée, à part un mec derrière moi un peu… collant. J’imagine que mon langoureux déhanchement l’a ému. (Vui, c’est le cycle « Josette se la pète »). Moi j’essayais juste de suivre le déhanchement de JJ mais il est trop rapide…. Pensez donc, des années d’expérience nous séparent….

Bref, revenons à nos moutons…. Première partie avec the Membranes. Rien à dire à part qu’ils ont eu de la chance de pouvoir faire cette tournée.  On connaît tous ou presque John Robb. Mais la nana aux claviers, plutôt déjantée, avec une voix profonde, un peu à la Siouxsie, ça a aidé à ne pas juste se limer les ongles. Vêtue de noir avec une voilette noire sur le visage, surmontée d’une grosse couronne de fleurs rouges (ce qui permettait de l’apercevoir car en plus le mec aux lumières ne s’était pas foulé pour eux faut dire), on aurait dit Isadora Ducan… Bien allumée la fille mais au moins, ça permettait de prendre un air intéressé…

Puis les MIB ; Toiler en entrée évidemment, ça marche toujours, ça met dans l’moove. 

JJ me demande ce que je fais là… Comme dit mon bon ami le Docteur Maison, j’allais juste rentrer mon bois de chauffe et paf ! j’vois d’la lumière… Alors bon, j’ai fait étape quoi.

Ils enchaînent super vite. P’têt qu’ils prennent la malle des Indes, va savoir…. La basse de JJ s’est désaccordée donc il demande au road de la ré-accorder pendant que les autres rongent leur frein et trépignent sur une même note en attendant… Le gars lâche son chiffon doux qu’il frottait consciencieusement sur une des guitares de Baz (la bien pourrie avec des traces de yaourt collé ou de mousse de bière figée, chais pu….) il prend son temps le gars, zen… mais c’est préférable faut dire…. 

En tous cas, avec cette scène basse et en arc de cercle, je peux voir un peu plus d’un carreau de lunette pour Toby et que le front buté de Jim et j’en profite au maximum. Par la même occasion, vous aussi. Suis bonne fille.

Pour le reste vous avez tout ce qui vous faut, avec la set list et les 2 vidéos. 



The Stranglers - Water - Stockholm, Berns - 08/10/2022


Je dirai tout de même qu’ « Always the sun » n’amuse plus du tout le groupe, sidérés qu’ils sont par l’effet karaoké que cela produit. Baz a beau se retourner pour cacher son exaspération, les crispations de sa main le trahissent. 

Quant à JJ, il semble hébété par cet effet kisscool… Il faut dire que le public m’a fait penser à une sorte de secte, tous levant de multiples fois les bras au ciel, en agitant leurs petits doigts (non, pas tous boudinés), comme une incantation au soleil…. Entre Isadora Ducan et la secte Dôlways…. Tsssttttt….. Où suis-je ? 

« Golden Brown » ma foi, tient la route malgré les versions de plus en plus édulcorées de Panzani et j’ai toujours plaisir à l’écouter.

« White Stallion » reste manifestement le bébé chéri de JJ ; j’aurai préféré pour ma vidéo qu’il évite de faire la causette aux suédoises au début mais bon, ça donne un style…. 


The Stranglers - White stallion - Stockholm, Berns - 08/10/2022


Le rappel avec « And if you should see Dave » est toujours aussi plein d’émotions, pour nous comme pour eux, on a l’impression qu’ils font vraiment de gros efforts pour ne pas chialer et garder la voix ferme. 

Et comme à chaque fois, la grosse caisse de Jim est visuellement accordée, soit au titre de la tournée, soit comme ici, à la pochette de Dark Matters. Classieux…



Compte rendu de AnnLu - Photos de Stockholm sur Instagram-anneLu14

Vidéos:  White Stallion / YouTube - Water / YouTube - White stallion / Odysee - Water / Odysee

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbe reportage complet avec de superbes photos et vidéos !
June

Anonyme a dit…

Merci pour ce récit et les belles prises de vues. Du coup, c'est bien plus que Sweden, comme disait le groupe: "Only country where the clouds are interesting... 😁

RV

Bladerunner a dit…

Un vrai récit qui mériterait sa publication dans le guide du Routard !!! Merci pour les photos et vidéos.

youz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Anne, tu es vraiment " the girl from the snow country"

youz