vendredi 4 février 2022

Janpi: "Je ne dessine que très rarement des groupes de rock... Pour les Stranglers, disons qu’il faut beaucoup de feutres noirs et veiller à ne pas oublier la barbe de Jet"

Nous avons le plaisir de vous présenter un ami, dessinateur de BD, qui a le bon goût d'apprécier les Stranglers .

En effet, Janpi , nous offre pour notre blog et en exclusivité quelques dessins et croquis sur le groupe. Il en profite également pour répondre à nos questions et nous faire partager son opinion sur les Stranglers (ceux d'hier comme pour ceux d’aujourd’hui).


Janpi, je tiens tout d’abord à te remercier d’avoir accepter de répondre à notre demande d’interview. Nous sommes très heureux d’accueillir sur notre blog un dessinateur de BD qui de surcroit écoute les Stranglers. Nous te remercions également pour ces quelques dessins originaux qui vont faire énormément plaisir à nos lecteurs et lectrices ! Tout d’abord parle nous un peu de toi ! Et notamment de ta passion pour la BD. Janpi qui es tu ?  Et comment es-tu venu au dessin ?

Je suis auteur de BD et illustrateur. Je travaille surtout sur des sujets comme les Rods et Customs, la musique, la SF, et j’ai depuis  2012 un personnage récurrent, dont j’anime les aventures de papier  : « Alfred Von Bierstüb », un fan de gros son porté sur le Death et le Black Metal. Je m’excuse immédiatement auprès de tes lecteurs, mais je ne me défini pas vraiment comme « fan » des Stranglers : je ne suis pas sûr d’être fan de quelque groupe que ce soit, mais j’aime la culture et la musique « rock », donc les Stranglers font logiquement et forcément partie de mon univers. 


Je sais que tu as une culture musicale très dense avec notamment un gout prononcé pour les groupes anglais des années 70. Je pense au mouvement punk mais aussi à tout ce qui a suivi juste après et que l’on peut rassembler dans le vaste mouvement de la new wave britannique. Tes groupes ? Tes disques ?  

Bah, je bouffe à tous les rateliers : rock, prog, jazz, Zeulh, Metal, punk, New Wave, industriel… J’adore Grateful Dead et Magma ! Mais y a aussi les Stones (jusqu’à 1974), les Beatles, Test Dept, Psychic TV,  Foetus,  Patti Smith, le Boss, Ian Dury, Dr Feelgood, CCR, BOC, et les Who là-dedans. Il y a des disques ou des groupes qui reviennent souvent sur la Thotho ou dans le lecteur CD : « Black and White » (Stranglers) « Exile » (Stones), « Live at leeds » (Who), « Grateful Dead » (du Dead), les compils « Punk and Disorderly » (le volume 2), « Inflammable materials » (Stiff),  Sham69, Slaughter and the Dogs, The Seeds, les Small faces, les Byrds, Jayhawks, Wilco, Social Distortion, Ruts, et en ce moment, Viagra boys et Arcade Fire… Le truc, c’est que ma limite c’est le rap, et j’aime beaucoup le son des lates seventies, le rock garage, et la surf. Donc ça fait trop de disques ou de groupes à citer :-)


Comment as-tu connu les Stranglers ? 

Mes potes keupons ou skinheads au lycée m’en parlaient souvent, comme d’un groupe plus « intello » que la moyenne, plutôt sulfureux et violent, dont le bassiste balançait des coups de basse sur les mecs du premier rang ! Marrant. Musicalement, j’ai découvert dans l’émission « L’écho des Bananes » animée par Lamy Vincent, je crois que ça devait être en 83 ou 84, puis il y a eu 86 et le carton du titre « Always the sun », évidemment.


Quelle différence avec les autres groupes ? En dehors du fait qu’ils savaient, eux, jouer de leurs instruments ! 

J’en ai jamais faite. Dans mon paysage, il y a les groupes et les œuvres que j’aime, et le reste. Les Stranglers ont produits de bons disques, et des mauvais, comme n’importe quel groupe de rock, y compris les Stones. Le truc bien avec les Stranglers, c’est qu’ils n’ont jamais fait d’album disco...


As-tu une période préférée dans leur discographie ? Un disque plus qu’un autre ? 

J’ai des tas de potes qui ont lâché l’affaire après 86, mais j’ai poussé un peu parce que j’aime bien le son plus «travaillé » et un peu « New wave » de « Dreamtime » ou « Feline » et que le groupe développe l’usage des spoken-words. La musique est un art, alors il faut accepter que les groupes qui en composent évoluent, mais,  j’dois avouer  que les Stranglers m’ont perdu autour de « in the night » ou « 10 », et qu’il y a un grand blanc dans ma discographie, jusqu’à « Dark Matters... » que j’ai acheté surtout parce que tu m’en avais parlé. Cet « éloignement  stranglerien» tient à d’autres facteurs que les Stranglers, où leur production. C’est juste que j’étais passé à autre chose : le Jazz, et des groupes franchement barges comme Doctor Nerve, Miriodor, Hamster Theâtre, Univers Zéro, Snakefingers, Fred Frith, Massacre, Cassiber, John Zorn, qui correspondaient plus à ce que je traversais à ce moment là. L’album des Stranglers qui revient le plus sur ma platine est « Black and White », juste devant « Feline » : une sorte de grand écart.


Les pochettes du groupe sont très belles. Ils utilisent souvent des symboles pour illustrer les concepts présentés dans leurs disques. Quelle est ta préférée ? 

« Black and White » pour sa sobriété et « No More Heroes » pour son côté austère et sombre.  J’aime aussi beaucoup celle de « Raven », mais c’est parce que j’ai dessiné pas mal de Corbeaux : - )


Te rappelles tu de ton premier concert ? Le groupe trainait une réputation sulfureuse jusqu’au début des années 80. Tu en avais entendu parler j’imagine …. 

Joker ! Je ne vais que rarement en concert, et quand j’y vais c’est pour voir des p’tits groupes qui jouent « avec du sang et des tripes »  (l’expression est de Paskal Millet) : Mon premier concert, c’était les Garçons Bouchers (dans un restau U strasbourgeois si ma mémoire est bonne) et mes derniers concerts,  « Cannibal Mosquitos »,  « Johnny Mafia » ou les « Screaming Monkeys » avant le premier confinement...


JJ Burnel et Hugh Cornwell ont également enregistré des disques solos (avant leur séparation) : tu les as écouté ? 

Oui, mais, comment dire… J’ai droit à un autre « Joker » ?


Dark matter a connu un joli succès en France . Les critiques ont été unanimes , ce qui n’a pas toujours été le cas  dans le passé. Ton avis sur ce disque ? 

C’est le premier Stranglers que je choppe depuis des lustres. Je le trouve sombre, même anxiogène par moment, mais musicalement, j’ai retrouvé les claviers à la Manzarek, les lourdes lignes de basse, les textes très travaillés.  Pis « Payday », bin, ça le fait.


Que représentait Dave Greenfield pour toi ? 

Le son des Stranglers. Pis un clavier dans un groupe de rock ? Imagine !  Ils ne sont pas légion à avoir vraiment modelé le son du groupe au sein duquel ils officiaient. A mon avis, y a que Manzarek et Greenfield à concourir dans cette catégorie. 


Le groupe est facile à dessiner ?

Je ne dessine que très rarement des groupes de rock, plutôt ce que leur musique m’inspire et j’intègre assez souvent ça à l’univers d’Alfred Von Bierstüb.  Pour les Stranglers, disons qu’il faut beaucoup de feutres noirs et veiller à ne pas oublier la barbe de Jet :-)


Tu as une préférence pour certains membres , tout époque confondue ? 

Un groupe, c’est un ensemble, un tout cohérent, même si le line-up évolue. Après, bin, un bassiste qui colle des beignes et un clavier qui me rappelle Manzarek et les Doors, c’est énorme, mais disons que depuis le début des années 90,  j’accroche moins.


Plutôt vinyle ? 

Pour tout ce qui est enregistré avant 1984, oui. 


Que penses-tu des BD musicales ? 

Certains groupes ont bénéficié d’œuvres intéressantes.  Je  lis très peu de BD « biographiques ».  Mais par contre il y a des Bds qui ont la musique pour toile de fond que j’aime beaucoup : « Rock Strips », un collectif,   « Perkeros » de Ahonen, la série « Zumbies » de Cdm et Lindingre, ou le travail de Brüno ou Paskal Millet. Et bien sûr, il y a le « Punk Rock Jesus » de Sean Murphy.


L’actualité de Janpi ? Des projets en cours ? 

Une nouvelle aventure d’Alfred Von Bierstüb se profile, et surtout je dois boucler « Azelle Hadkins » (j’pense que j’n’ai pas à souligner la référence musicale planquée dans ce nom de personnage) le premier tome des aventures d’une nouvelle héroïne, dont les  péripéties sont librement adaptées d’une nouvelle de l’auteur de SF Alain Blondelon.


Merci Janpi, pour finir , un titre des Stranglers qui t’a marqué plus qu’un autre ? 

Bin… basiquement, « Always the Sun », vu que c’est celui qui m’a fait y regarder de plus près...


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- Blog de Janpi "LA BIERSTÜB INFERNALE" : https://bierstub-infernale.over-blog.com/

- Lien du FB "Le Poulet Diabolique" : https://m.facebook.com/pages/category/Author/Le-poulet-Diabolique-Auto-edition-1012206832244881/?locale=fr_FR&_rdr

1 commentaire:

AnneLu a dit…

Excellent !! Textes honnêtes, pas baveux, pas de salamalecs inutiles et des dessins vraiment super, d'autant qu'ils ne se répètent pas dans le style. C'est varié même si la main est la même !