samedi 9 mai 2020

Dave Greenfield, un hommage musical

David Paul Greenfield - 29/3/1949-3/5/2020
Dave c’était, d’une certaine manière, le son du groupe. A une époque où sévissaient durement les guitares, les Stranglers eux choisissaient de faire entendre un orgue puis des sons plus synthétiques. Ce sera leur marque de fabrique, associée pour l’éternité à ce jeu de basse si puissant. De ”Waltzinblack” à ”Golden Brown”, il affirmait avec toujours beaucoup de discrétion et de classe sa science de la mélodie.

A suivre l'hommage de Cécile : Dave, pour moi, c’étaient quatre chansons

- Golden Brown, l’un des rares titres dont il avait composé quasiment à 100% la musique. Le succès mondial de ce morceau qui est aujourd’hui le plus connu et le plus repris du groupe, dit tout du talent de son auteur. Joué sur un authentique clavecin, Dave y réussissait le tour de force de faire « swinguer » l’instrument chéri de la musique baroque. Dave Greenfield / Jean Sébastien Bach : même combat ? Quelle étrange idée avait-il eu de le jouer au clavecin, je n’aurais jamais l’occasion de lui en demander la raison… En tout cas, le son de ce clavecin donnait au morceau une préciosité et une élégance que personne n’attendait de la part de ces farceurs de Stranglers en 1981.


- La sublime reprise de Walk on by dont le solo de claviers faisait que c’était un des titres que j’attendais le plus en concert. Dans le noir complet et la moiteur d’une petite salle, cet exercice de virtuosité et de mélodicité pure éclatait, réchauffait, éclairait un morceau qui était jusque là d’une noirceur absolue. Ecoutez, ré-écoutez ces 2 minutes de musique orgiaque : au moment où il joue ces notes, c’est lui la vedette de ce groupe sans stars. Walk on by est l’illustration parfaite de ce qu’était Dave : de la virtuosité oui, mais pas de la virtuosité inutile, sans aucun sens, de la virtuosité oui, mais au service de la musique, pour l’embellir, pas pour prouver au monde entier qu’on est le plus rapide à descendre la gamme.


- Le peut-être inattendu Four horsemen pour le pont de la fin du morceau, quand ses notes viennent se poser librement sur le motif répétitif joué par les trois autres, au point qu’on a l’impression qu’il improvise. D’ailleurs, c’était peut-être le cas : il aurait parfaitement été capable de se laisser aller en studio pour créer ce merveilleux thème sur une prise, deux prises, il ne lui en fallait pas plus. Four horsemen était de plus la dernière chanson qu’il avait chanté sur un album du groupe, prouvant que, là aussi, il assurait, de sa voix de baryton un peu inquiétante.


- Enfin pour prouver, s’il en était besoin, que les Stranglers (et Dave) n’étaient pas qu’un groupe du passé : Relentless où son jeu fait toute l’ambiance, tour à tour urgent, survolté, espiègle, inquiet, solennel (ces deux sons de cloches à la fin du refrain…). Il avait réussi l’exploit de mettre tout ça sur un seul morceau, grâce à son jeu varié et expressif. Bien souvent, son apport avait permis de transcender les titres retravaillés par lui, Relentless en est l’une des illustrations les plus magiques.



Iconoclaste, virtuose, libre, constamment moderne…


Dave avait dit, au cours d’une de ses rares interviews, qu’il ne jouait jamais exactement la même chose deux soirs de suite, lors de ces longues tournées auxquelles le groupe nous avait habitués. C’est dire à quel point il se sentait maître de son art : au point de jouer avec lui.
Dave était un génie. Point barre.

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- Blog Stranglers-France : Ses claviers sont orphelins, Dave nous a quitté
- Site officiel : http://www.thestranglers.co.uk/?p=16131
- Page Wikipedia :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Dave_Greenfield

1 commentaire:

Feline a dit…

Dave disparu le magicien que il était, abracadabra , toujours abasourdie. Feline