mercredi 13 juin 2018

Stranglers: 6 reprises décalées

Au cours de leurs 44 ans de carrière, les Stranglers ont été repris de nombreuses fois par des artistes très différents, certains attendus parce qu’admirateurs déclarés (Simple Minds, Therapy ?) d’autres plus inattendus que nous vous proposons de découvrir dans les deux prochains articles. 
Au palmarès des reprises les plus populaires enregistrées sur disque ou CD, figure « Golden Brown » (une quarantaine de version recensées). Il est suivi, mais de loin, par « No More Heroes » (seulement 15 versions !), « Peaches » (9 versions) puis « Grip » (5 versions) et le trio « Nice’n’Sleazy »/« Something Better Change »/« Hanging Around » (4 versions chacun). Pour les versions en concert ou session (en tout cas non enregistrées sur disque), c’est un petit peu pareil : « Golden Brown » écrase tout, mais petite nouveauté par rapport aux reprises enregistrées, « Duchess » et « La Folie » font leur entrée dans le top ten.
Le blog francophone vous a sélectionné le meilleur du plus inattendu (ou le meilleur du pire, ça dépend de vos goûts !) 

Anarchy Arias « No More Heroes ». En 2015, Glen Matlock, ex-bassiste de vous savez qui, enregistre « Pretty Vacant » avec un quatuor à cordes. L’idée plait à un producteur d’Universal Music qui lui demande de travailler sur l’arrangement et l’enregistrement des « Anarchy Arias » ou des hymnes punk revus et corrigés façon opéra. Un CD de 13 titres sort en juin 2017 mais ne rencontre pas le succès espéré, en cette année de commémoration. Les Stranglers sont de la partie avec une version de « No More Heroes » pleine de souffle épique. Jugez par vous-mêmes.


Restons dans le classique ou le pseudo-classique avec les Brilliant Strings « Waltzinblack »
Les qualités mélodiques de la musique des Stranglers ont souvent inspiré des artistes de jazz ou de classique, par exemple ce quatuor qui nous livre sa version de la valse écrite par Dave, entre deux concertos de Mozart. Charming isn’t it ?


Le Fringe Festival d’Edinbourg est un très ancien festival (1947) qui se définit comme la plus grande célébration de l’art et de la culture sur la planète (rien que ça !). Mélangeant théâtre, danse, cirque, musique, il a un on et un off, un peu comme le festival d’Avignon. En 2012, une curieuse troupe a investi les rues de la capitale écossaise pour reprendre des hymnes punks à la mode punk, c’est-à-dire avec beaucoup de provocation. Regardez cette réjouissante version de « Peaches » par les Punk Monks.


Fini de rire avec Ré et « Skin Deep ». Formé de musiciens traditionnels irlandais dont un ancien du groupe Hothouse Flowers, le groupe Ré a enregistré cette version du single de 1984 lors d’une session intimiste, en 2015. Sortie de sa gangue électronique un peu datée (il faut bien l’avouer), « Skin Deep » resplendit ici, dans cette version « unplugged ». C’est, pour moi, la preuve que beaucoup de titres des années 80, qui ont été rarement repris, gagneraient à ce type de relecture, un peu à la manière de ce qu’ont fait les Stranglers eux-mêmes, avec leurs tournées acoustiques. Jugez par vous-mêmes.


Si les Stranglers ne sont pas très populaires aux Etats-Unis, ils ont quand même durablement influencé une génération de musiciens indés. C’est visiblement le cas du groupe de Seattle Brent Amaker and the Rodeo qu’on décrit comme un mélange improbable de Willie Nelson et de David Bowie. Connus pour leurs concerts où ils font souvent monter sur scène une fille légèrement vêtue (tiens, ça nous rappelle quelqu’un…), Brent Amaker nous offre une version légèrement countryfiée et complètement déjantée de « Nice’n’sleazy ». Notez la voix caverneuse à la Johnny Cash et la basse à la JJ.


La palme de l’épure revient au contrebassiste polonais Tomasz Krzeminski qui nous gratifie d’une version très originale d’« Always the Sun » au sifflement et à la contrebasse. Il ne faut pas oublier que les Stranglers ont connu un succès certain en Pologne, notamment dans les années 1980, et qu’ils s’y sont rendus à plusieurs reprises. Pas étonnant donc que les musiciens locaux les reprennent.


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Prochainement, les meilleurs reprises de Golden Brown (6 reprises qui décoiffent)

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