lundi 27 novembre 2017

The Classic Collection : Les résultats du concours 2017

Nous remercions les participants au concours de cette année. Voici les textes des trois gagnants, sans ordre de classement mais en commençant par la plus jeune et la seule femme (allez les filles !). 
A noter que les récits de rencontre avec le groupe tournent essentiellement autour de souvenirs de concerts, alors que nous n’avions pas imposé ce thème mais celui de la première fois… sans doute faut-il y voir la trace de l’impact très fort que ce groupe a eu sur des générations de spectateurs.

Nogent sur Marne, 4 novembre 2015 : Un bébé avec mon coca à la main…
C’était un mercredi, au début de l’hiver, un mercredi 4 novembre. Je m’en rappelle parce que j’étais allée au cinéma voir un de mes films préférés ce jour-là, et parce que mes parents m’avaient engueulée pour ne pas leur avoir dit que c’était à l’autre bout du monde. Et qu’ils allaient devoir venir me chercher à la fin. Et aussi parce que j’avais cours le lendemain. J’avais 17 ans et une place de concert pour les Stranglers à Nogent-sur-Marne. Bref, j’étais heureuse, contente, ravie ou n’importe quel sentiment positif qui peut faire sourire bêtement quelqu’un dans un RER bondé un soir d’hiver. Je les attendais depuis longtemps, quelque chose comme un an et demi ou deux ans. J’étais toute seule à y aller, à essayer de différencier la station « Nogent-sur-Marne » de « Nogent-le-Perreux » et à demander un coca au bar plutôt qu’une bière. On était très peu de mineurs, et la plupart était des enfants que leurs parents avaient trainés. J’avais l’impression d’être un bébé avec mon coca dans la main. 
Ça a commencé avec un enregistrement de « WaltzInBlack ». Les lumières se sont éteintes et je me suis faufilée tout devant, un peu sur la gauche. Ils montent sur scène. Euphorie totale du public. Ils jouent les premières notes. Je reconnais pas le morceau. Je me sens con d’un coup. Je retrouve mes repères juste après, avec un morceau de l’album « No More Heroes », même si je ne pouvais dire lequel, je savais que je le connaissais lui. Ça a été comme ça pendant quatre ou cinq morceaux. Et puis, bim, le déclic. « Nice’n’Sleazy ». Et « Golden Brown » enchaine. Et « Always the Sun ». Je sautais sur place. J’essayais de chanter juste et en rythme, même si ce n’était que le refrain, ou que des sons qui ressemblaient de loin aux vraies paroles chantées qui sortaient de ma bouche. J’étais surexcitée. Sur scène, entre les chansons, ils ont plusieurs fois demandé si tout se passait bien et si on était content d’être là. Le roadie a bien voulu nous montrer son magnifique tatouage sur la fesse droite. JJ nous « traduisait » ce que disait Baz, mais même si mon anglais n’était pas parfait, j’avais des doutes quant à la fidélité de sa traduction. Il nous a demandé si on ressentait quelque chose en nous, en étant ici, à ce concert. Il faisait vibrer sa basse, descendait la note de plus en plus grave, les amplis et le sol tremblaient. Il nous a demandé si on ressentait quelque chose « au plus profond de nous »… Et puis « Peaches » ! « Peaches », l’une des seules chansons que je connaissais entièrement par cœur. A la fin, ils nous ont demandé si on comprenait vraiment les paroles. Et « Duchess » et « No More Heroes », mes préférées. C’est bon, si le concert terminait maintenant j’étais contente. Mais mon gros coup de cœur est tombé sur la reprise de « All Day and All of the Night ». J’adore cette chanson et je ne savais même pas qu’ils l’avaient reprise. Une super surprise. 
A la fin du concert, quelqu’un est venu me dire que c’était bien que les générations futures continuent d’écouter du punk et que ça doit le rester. Mes parents sont venus. J’avais un sourire bête dans la voiture. 

Auteur : Nadia
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Premier concert et premier festival : Elixir, 16 juillet 1983
Mon tout premier concert des Stranglers remonte à l'année 1983 alors qu'ils partageaient l'affiche du Festival Élixir, avec entre autres Simple Minds, The Undertones, Joe Cocker, Lords of the New Church...
L'album « Feline » vient de sortir en ce début d'année l'excitation est grande et l'attente inespérée de découvrir ces fameux Meninblack dont la discographie m’obsède et me comble depuis plus d'un an. Cette année, le « Woodstock » breton se tient dans le Morbihan à Guéhenno.
Alors que Jim Kerr arpente la scène de long en large, je m'esquive pour rallier le devant de  la scène voisine.
Je suis en bonne place, mais au milieu de cette faune rock'n'roll, j'en mène pas large du  haut de mes 14 ans!!!
Enfin, le quatuor apparait et balance un tonitruant « Nuclear Device ». Je suis balloté dans tous les sens, mais je m'accroche. Deux skinheads s'invitent sur scène mais Burnel se charge manu militari de les remettre en place. Le ton est donné, les yeux écarquillés je savoure cet instant Live effréné, auparavant je n'avais que le son, mais l'image et le charisme que dégage ce groupe me réconforte dans mon addiction.
Un moment inoubliable qui sera déclencheur d'un tas de concerts, de rencontres, de partages, de passions, d'aventures "in black".

Auteur : Bladerunner
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La devise des Stranglers, c’est foutre le bordel : mon premier concert des Stranglers (11 octobre 1983)
Décidemment Jean-Jacques tu ne changeras jamais !
11 octobre 1983, Palais des Sports de Clermont Ferrand : pas de souvenir du groupe en première partie ( moyen, anecdotique ??…..) mais le public est déjà bien chaud et attend avec impatience son groupe chéri !
Pas de barrières entre la scène et le public. Le groupe arrive et dès son entrée Jean -Jacques commence à écraser doigts et mains posés sur la scène des fans du premier rang.
Avant même les premières paroles de «  Down In The Sewer », 2 types sont déjà montés sur la scène pour en découdre avec les musiciens. Sans intervention extérieure, Jean-Jacques pose sa basse et « gère » à sa manière l’incident (quelques coups, un peu de sang et renvoi des agresseurs dans la fosse).
Le groupe quitte la scène et ne reviendra que 35 minutes plus tard, avec un public encore plus chaud ….pour un nouveau concert d’anthologie.
Le blog « the ultimate bootleg experience » parle d’une interruption après 5 minutes de ce concert et s’interroge sur les circonstances de l’incident, je témoigne que la bagarre a débuté moins de 2 minutes après l’entrée en scène des Stranglers!

Auteur : Eric

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo magnifique commentaire écrit avec le cœur!!!!
Merci

Anne lu a dit…

Même si les 2 autres sont proches de moi (et sont des potes), j'aime vraiment bien ton texte. Je pars du principe qu'il est véridique. Je le trouve franc, sincère et je suis vraiment contente de voir une relève qui ne vient pas juste parce qu' ils sont en noir, portent des docks et savent encore dire fuck.. et j aime bien ton écriture.