samedi 16 octobre 2021

R̶a̶t̶ Track Chat (in french - 4 à 6)

Depuis le mois de juillet, les Stranglers ont distillé des informations sur la confection de 6 des titres de leur nouvel album en enregistrant des "track chats" mis à disposition sur YouTube.


Aujourd'hui, nous vous proposons la traduction des 3 derniers.

Bonne lecture...


#4 : If something’s gonna kill me (30/07)

Louie Nicastro : durant tout le processus de fabrication du disque, nous faisions partie tous les 5, d’un groupe whatsapp. Un jour, JJ a envoyé à tout le monde un message ; je me rappelle avoir lu sur mon téléphone : « If something’s gonna kill me, it might as well be love » et une ligne en-dessous : « discutez ». 

JJ Burnel : quand Dave est mort, j’ai commencé à écrire là-dessus. Dave était très spécial. Dans le passé on l’aurait qualifié d’excentrique, aujourd’hui il y a un terme pour ce qu’il était : autiste. Il était l’innocence incarnée et j’ai pensé qu’il était bon de commémorer le fait que l’innocence avait quitté cette maison pour se promener parmi les étoiles, pour allumer une lumière et nous montrer le chemin [citation des paroles de la chanson].

Louie Nicastro : Baz a pris le taureau par les cornes et a passé beaucoup de temps dans son studio à développer le titre.

Baz Warne : c’est une de celles qu’il a écrite mais je l’ai ré-arrangée. Quand j’ai entendu les bribes qu’il m’avait envoyées, j’ai pensé à l’électro-pop 70s de Kraftwerk. Il n’y a pas de réelle basse dessus, juste des synthés et une batterie old style à la Kraftwerk. Ça m’a pris 10 minutes, je lui ai renvoyée et il m’a rappelé immédiatement en disant : c’est vraiment bon.

Louie Nicastro : « les Martiens arrivent, c’est la guerre », ça se réfère au COVID. S’il doit y avoir des parties de claviers sur n’importe quelle chanson des Stranglers sans Dave, comme vous pouvez l’imaginer, c’est très difficile. Vous devez vous mettre à sa place et vous demander ce que Dave ferait. Au début, j’ai pensé que c’était une tache ardue et puis j’ai réalisé qu’il y avait tout un répertoire dans lequel je pouvais puiser. Alors, j’ai regardé quels synthés Dave avait l’habitude d’utiliser : Oberheim, PPG Wave, Mini Moog et je me suis fixé de n’utiliser que des claviers que Dave utilisait dans le temps, pour créer cette chanson.

Baz Warne : c’est une de mes préférées car sans vouloir m’auto-congratuler, je pense que je la chante très bien. 

Louie Nicastro : sur un album, vous voulez créer un ensemble de chansons très diverses et on a décidé que celle-là serait purement électronique. Et c’est une chanson tellement merveilleuse avec beaucoup de sentiment que nous en sommes très fiers.

https://www.youtube.com/watch?v=_GslodABQhE


#5 : And if you should see Dave (17/08)

Louie Nicastro : JJ est chez lui en France, il n’a pas de moyen d’enregistrer autre que son téléphone, il joue de sa guitare et chante et la première version de « Dave », c’est exactement ça.

Baz Warne : après la mort de Dave, on ne pouvait plus fonctionner normalement pendant un moment.

JJ Burnel : c’est une autre chanson inspirée par la perte de quelqu’un que je connaissais depuis 45 ans. Ça a été un collègue et un ami pendant 45 ans, ça laisserait un grand vide dans la vie de n’importe qui. C’est juste sur Dave.

Louie Nicastro : Baz m’a envoyé le projet et j’ai tout enlevé à part sa guitare ; c’est à ce point qu’on a décidé, parce que Baz avait mis des cordes et des synthés dessus, que ce serait la première chanson des Stranglers sans claviers et l’absence de claviers parlerait d’elle-même. Baz a enlevé tous les claviers, les cordes et a monté le son des guitares et la ressemblance avec un truc 60s des Mamas and Papas nous a frappés. 

Baz Warne : il y a cette ligne à la fin : « ce serait bien de dire salut et c’est ici que ton solo se placerait » et on joue 16 ou 24 mesures. C’est fou les réactions qu’on a eus sur ce simple vers, je parlais avec un couple d’amis qui va se faire tatouer cette ligne sur le bras. C’était l’un des nôtres.

https://www.youtube.com/watch?v=yctPjSQfvTo


#6 : Water (08/09)

JJ Burnel : on a commencé Water en 2011, c’est à propos du Printemps arabe et on ne l’a finie qu’il y a deux ans. Le Printemps arabe s’est mal terminé pour ces pays dont nous pensions qu’ils allaient avoir une vie entièrement neuve et qui ont basculé dans le chaos. Il y a cette idée, depuis quelques années, que l’Ouest va imposer la démocratie. On était très enthousiastes pour ces pays qui ont connu l’oppression et on s’en est mêlés et ça a été pire. Je pense que beaucoup de citoyens en sont frustrés.

Baz Warne : je pense que la première fois que nous l’avons jouée, c’était en Australie ou en Nouvelle-Zélande, en 2017 ou 18. Il y avait toutes les parties que nous avons développées ; ça nous a pris un jour pour la structurer et l’enregistrer.

JJ Burnel : pour moi, le terme « eau » est synonyme de liberté et de démocratie. 

Louie Nicastro : c’est aussi une des 5 chansons que nous avons enregistrées à Oxford en avril 2019, que nous avons ramenées au studio et Dave est descendu ici [à Norton St Philips, près de Bath] et a fait toutes ses glorieuses parties de claviers que vous entendez. Pour la majeure partie, les fans l’avaient entendue live mais ici nous avons vraiment travaillé dessus, Dave a rajouté des arpèges et je lui ai donnée ce gros son de chanson de stade épique ; JJ voulait que ça sonne comme une chanson de stade.

JJ Burnel : techniquement, elle est en 6/8.

https://www.youtube.com/watch?v=zw5OXplSpQI

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Re bravo !!!
youz

Feline a dit…

Super intéressant comme d’ ab !
Féline 👍

Frédérick a dit…

Merci pour ces agréables traductions et pour votre blog.

Une suggestion pour vous: il pourrait être intéressant de mentionner la réédition très récente de l’album de Mona Mur paru en 1988, sur lequel on peut entendre JJ et Dave.

https://www.discogs.com/fr/release/19810555-Mona-Mur-Mona-Mur

Cette information semble curieusement être passée sous le radar des fans, et le site officiel du groupe n’a hélas pas diffusé l’info.

Longue vie à votre blog !